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Sud-Soudan : patrouilles de casques bleus après des affrontements à Malakal

Sud-Soudan : patrouilles de casques bleus après des affrontements à Malakal

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L'ONU a déployé mardi des casques bleus et des véhicules blindés qui patrouillent à Malakal, capitale provinciale du Haut-Nil et troisième ville du Sud-Soudan, où des affrontements armés ont éclaté ces derniers jours, faisant 54 morts et 85 blessés.

« Les Nations Unies demandent instamment aux parties de faire preuve de calme et de retenue », a déclaré mardi le porte-parole du Secrétaire général, Martin Nesirky, lors d'une conférence de presse à New York.

Selon la presse, les affrontements ont commencé jeudi 3 février près de l'aéroport de Malakal, une ancienne ville de garnison stratégique pour le gouvernement de Khartoum qui abrite encore des réserves d'armes de gros calibre des troupes du Nord et de leurs milices alliées. Les combats auraient opposé des soldats du Nord et certains éléments de ces milices qui refusaient de restituer leurs armes.

Toujours selon la presse, qui cite le porte parole de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), ces affrontements « durs, avec des tirs de mortier des deux côtés » ont pris fin dimanche 5 février, « après le déploiement de forces de la SPLA appuyé par les forces de maintien de la paix des Nations Unies, qui ont réussi à créer une zone tampon entre les deux parties ».

Les tensions se sont ravivées après la publication des résultats définitifs du référendum d'autodétermination organisé en janvier au Sud-Soudan, conformément à l'Accord de paix global (APC) de 2005 qui a mis fin à une guerre civile de vingt ans entre le Nord, à majorité musulman, et le Sud, à majorité chrétienne-animiste, qui a fait près de 2 millions de morts et 4,5 millions de déplacés.

Au terme de ce référendum, les Sud-Soudanais ont demandé à une écrasante majorité leur indépendance à l'égard du nord du Soudan. Le Sud-Soudan deviendra donc un Etat souverain et indépendant en juillet prochain.

Dans une déclaration conjointe rendue publique mardi, l'ONU et une dizaine de pays et d'organisations internationales ou régionales ont salué les résultats officiels du référendum et « appelé les deux parties à s'entendre sur les arrangements post-référendum sur des questions telles que la délimitation et la sécurité des frontières, la citoyenneté, le partage des richesses et la tenue de référendums dans les États du Sud-Kordofan et du Nil Bleu ».

En suspens également, le sort de la région d'Abyei, riche en pétrole et à cheval sur le Nord et le Sud du Soudan. Ses habitants auraient dû se prononcer aussi en janvier sur leur rattachement au Nord ou au Sud. Faute d'entente sur la composition d'une commission électorale, le référendum n'a pas pu avoir lieu jusqu'à présent.

« Nous soulignons notre engagement à soutenir la paix et de la sécurité à long terme, ainsi que la prospérité pour l'ensemble de la population du Soudan », ajoutent encore les signataires de la déclaration commune.

« En tant que témoins de l'APC, nous reconnaissons l'importance cruciale de la coopération étroite et continue entre le Nord et le Sud du Soudan et soulignons notre volonté de continuer à fournir un soutien international » aux deux états, conclut-ils.

En plus de l'ONU, la déclaration commune est signée par l'Union africaine, l'Egypte, l'Union européenne, l'Autorité intergouvernementale pour le développement, le Kenya, l'Italie, la Ligue arabe, les Pays-Bas, la Norvège, l'Ouganda, le Royaume-Uni et les États-Unis.