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A Munich, Ban Ki-moon souligne le lien vital entre sécurité et développement

A Munich, Ban Ki-moon souligne le lien vital entre sécurité et développement

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A l'occasion de la 47ème Conférence de Munich sur la sécurité, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a souligné samedi, le lien vital entre sécurité et développement, estimant que les événements récents au Moyen-Orient montraient que l'un ne pouvait pas exister sans l'autre.

« Là où il y a la sécurité - la sécurité partout - il y a la paix et le développement. Si elle est absente, il y a souvent le chaos et l'incertitude. Nous le voyons dans différentes régions connaissant des troubles, dernièrement en Tunisie, en Egypte et dans d'autres pays du Moyen-Orient », a déclaré le chef de l'ONU devant les quelques 350 dirigeants politiques et diplomates participant au forum.

« Nous ne savons pas comment ces événements se termineront. Mais ce que nous savons, c'est qu'ils sont entraînés par l'insécurité humaine: la pauvreté, les attentes déçues, le manque de bonne gouvernance - la corruption, l'inefficacité des institutions publiques, un déficit de démocratie », a-t-il poursuivi. « L'insécurité grandit avec l'injustice – là où les droits de l'homme et la dignité humaine ne sont pas pleinement respectés, là où il y a de fortes et croissantes inégalités ».

Pour Ban Ki-moon, les troubles dans le monde arabe ne représentent néanmoins qu'un exemple dans le monde. « Malgré les progrès réalisés dans de nombreux domaines, en de nombreux endroits, l'insécurité augmente partout », a-t-il indiqué, avant de rappeler l'importance de la prévention des troubles et des conflits, qui reste, selon lui, la meilleure garantie à la sécurité mondiale.

Ces dernières années, l'ONU déploie de plus en plus d'efforts et de moyens dans la diplomatie préventive. En 2010, l'organisation a appuyé 34 médiations internationales, comme celle qui a débouché sur l'organisation des premières élections libres depuis l'indépendance en Guinée ou celle visant à atténuer la crise ethnique et politique au Kirghizistan.

« Lorsque vous déployez 10.000 soldats, cela coûte des milliards de dollars. Si vous pouvez prévenir les conflits, vous économiser des ressources, pour une fraction de ce coût ; plus important encore, vous sauvez des vies », a rappelé Ban Ki-moon.

« Notre message est clair et direct: la volonté du peuple est primordiale. Une participation significative au processus de décisions est l'un des fondements de la stabilité sociale et de la sécurité. La répression et le mépris des droits et libertés fondamentaux amènent crise et insécurité », a-t-il ajouté, rappelant que plus de 20 élections étaient programmées en 2011 en Afrique et qu'une élection bien gérée était la meilleure prévention à un conflit.

Poursuivant son intervention, le Secrétaire général a estimé que la menace la plus grave à la sécurité restait bien sûr l'existence de stocks de dizaines de milliers d'armes dans le monde et le spectre de la prolifération et du terrorisme nucléaire.

S'il a salué les « progrès importants faits au cours de l'année écoulée », se référant en particulier à la signature du Traité START de désarmement nucléaire entre la Russie et les Etats-Unis qui est entré en vigueur ce samedi, Ban Ki-moon a toutefois exprimé sa « vive préoccupation » quant aux « questions sans réponse » sur les programmes nucléaires de l'Iran et de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).

Ouverte vendredi, la Conférence annuelle sur la sécurité de Munich se termine dimanche, au terme de trois jours de réflexion sur les défis qui se posent à la sécurité mondiale, de la crise financière, à la guerre cybernétique, en passant par la sécurité transatlantique, les relations OTAN-Russie, la non-prolifération des armes de destruction massive, l'Afghanistan ou le Moyen-Orient.