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Journée contre le cancer : l'activité physique réduit les risques, rappelle l'OMS

Journée contre le cancer : l'activité physique réduit les risques, rappelle l'OMS

Scanner du corps d'un patient pour évaluer la propagation du cancer.
À l'occasion de la Journée mondiale du cancer, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que l'activité physique joue un rôle important dans la prévention de certains cancers et publie une série de recommandations, dont la pratique de 2h30 d'activité physique modérée par semaine.

L'inactivité qui touche près d'un tiers de la population mondiale est l'un des principaux facteurs de risque pour la santé, à commencer par les maladies non transmissibles. Selon l'OMS, le cancer qui constitue la première cause de mortalité dans le monde, aura tué 84 millions de personnes entre 2005 et 2015 si aucune mesure n'est prise.

Pour limiter l'impact de ce fléau, l'OMS et l'Union internationale contre le cancer (UICC) mettent donc cette année en avant des moyens susceptibles de faire reculer la charge de cette maladie partout dans le monde. Premières priorités : manger sainement et pratiquer un exercice physique de manière régulière et appropriée. « Deux facteurs essentiels pour favoriser et conserver une bonne santé tout au long de la vie », selon l'OMS.

Une mauvaise alimentation et la sédentarité sont en effet deux des principaux facteurs de risque d'hypertension, d'élévation de la glycémie, de concentration de lipides dans le sang, de surcharge pondérale (obésité) et des principales maladies chroniques telles que les maladies cardio-vasculaires, le cancer et le diabète. Au niveau mondial, 2,7 millions de décès peuvent être attribués à une consommation insuffisante de fruits et légumes et 1,9 million d'autres au manque d'exercice physique.

Selon les nouvelles recommandations mondiales publiées par l'OMS à l'occasion de la Journée mondiale du cancer, deux heures et demie d'activité physique modérée par semaine suffisent pourtant à réduire le risque de diabète, de maladies cardiaques et surtout des cancers du sein et du côlon.

« L'activité physique peut jouer un rôle important dans la réduction de l'incidence de certains cancers », alors que « l'inactivité physique est le quatrième facteur de risque de décès au niveau mondial », souligne le sous-Directeur général de l'OMS, chargé des maladies non-transmissibles et de la santé mentale, Ala Alwan.

L'OMS souligne également que l'inactivité physique est en augmentation permanente dans de nombreux pays, entrainant des conséquences importantes sur la santé des populations, en particulier le développement des maladies non transmissibles (MNT).

L'inactivité physique est ainsi associée à 3,2 millions de décès par an, dont 2,6 millions dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Elle est responsable de plus de 670.000 décès prématurés (personnes âgées de moins de 60 ans), et d'environ 30% du diabète et des maladies cardiaques.

L'OMS appelle donc la communauté internationale à réagir, tout en mettant aussi l'accent sur la recherche des facteurs supplémentaires qui contribuent à l'apparition de cancers.

« L'inactivité physique est un facteur de risque sur lequel il est possible d'agir et qui a donc un fort potentiel pour la santé publique », insiste encore le Professeur Chris Wild, le Directeur du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), l'organisme spécialisé en cancérologie de l'OMS.

Cette Journée mondiale du cancer s'inscrit cette année dans le cadre des préparatifs d'une réunion de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre prochain, sur la prévention et le contrôle des cancers et de trois autres types de maladies non-transmissibles meurtrières (cardiovasculaires, respiratoires et diabète), qui sont responsables de plus de 35 millions de morts dans le monde, plus de 60% de tous les décès annuels sur la planète.

« Le sommet de l'ONU sur les maladies non transmissibles est une occasion historique de renforcer l'engagement des gouvernements dans la mise en œuvre de programmes de prévention, afin d'éviter à des millions de personnes de souffrir et de mourir de cancers ou autres maladies chroniques », a indiqué le Président de l'UICC, Eduardo Cazap, avant de souligner l'augmentation « spectaculaire » du nombre de ces maladies, en particulier dans les pays en développement.

« Malheureusement, l'évolution des modes de vie, comme la réduction de l'activité physique, rend les gens moins sains et, par conséquent, les expose plus à des maladies comme le cancer », a-t-il ajouté.