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Le chef de l'ONU appelle à orchestrer la réponse face à la piraterie

Le chef de l'ONU appelle à orchestrer la réponse face à la piraterie

Un bateau australien intercepte des pirates dans le golfe d'Aden.
« La piraterie constitue une menace mondiale. Elle semble être plus forte que les efforts de la communauté internationale pour l'endiguer. C'est pourquoi je salue la décision de l'Organisation maritime internationale (OMI) d'accorder une attention particulière à la piraterie au cours de l'année à venir », a déclaré jeudi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-mon, à Londres.

« Nous devons évaluer ce qui fonctionne, ce qui manque, et ce qui doit être amélioré. Bien que la piraterie se manifeste en mer, les racines du problème se trouvent à terre », a-t-il poursuivi dans une allocution au siège de l'OMI. « Le seul moyen vraiment efficace de traiter le problème à long terme passe par une stratégie qui met l'accent sur la dissuasion, la sécurité, la primauté du droit et le développement ».

Après avoir rappelé qu'à l'heure actuelle, 30 navires avec plus de 700 personnes étaient retenus en otage, que le paiement de millions de dollars de rançons avait créé une « économie de la piraterie », il a souligné que c'est toute l'Afrique orientale qui payait les conséquences économiques de ce fléau : marchandises plus chères en Somalie et dans la région, hausse des primes d'assurance pour les navires de commerce traversant la zone, distorsions des prix générées par l'économie artificielle, etc.

Ban Ki-moon a insisté sur le fait que la piraterie continuait à se développer et à élargir son champs d'action. « Un navire a été détourné récemment près de la côte du Mozambique et un autre à environ 120 miles marins de Madagascar », a-t-il précisé, avant de saluer les efforts internationaux au large des côtes somaliennes, estimant toutefois qu'ils ne suffisaient pas à enrayer le fléau.

« Nous devons aller au-delà des efforts impressionnants de dissuasion et nous assurer qu'ils sont menés de concert avec les autres éléments de la stratégie à terre. Nous devons soutenir les moyens de subsistance alternatifs et la réhabilitation de la pêche côtière. Nous avons besoin de développer les capacités somaliennes pour lutter contre les activités liées à la piraterie sur terre et dans ses eaux territoriales », a-t-il encore insisté.

Le chef de l'ONU a rappelé le rôle que l'OMI pouvait « jouer dans la sécurisation et le développement du secteur maritime de la Somalie ».

« L'OMI a souvent réussi dans les initiatives anti-piraterie », a-t-il souligné, « les détroits de Singapour et Malacca étaient les lieux parmi les plus chaud de la planète pour la piraterie ; aujourd'hui, grâce à des accords favorisés par l'OMI, les États de la région ont élaboré des cadres de coopération efficaces pour remédier à la situation ».

Ban Ki-moon a donc appelé l'OMI à participer à la recherche de solutions qui soient liées « aux efforts plus larges pour développer la police et les garde-côtes en Somalie, ainsi que son secteur judiciaire, afin de s'assurer que les personnes soupçonnées d'actes de piraterie sont poursuivies ».

Pour conclure, il a salué le choix de l'OMI de consacrer cette année la Journée maritime mondiale au problème de piraterie. « Je félicite l'OMI, pour sa détermination à apporter une importance nouvelle à cette question en 2011, et je réitère mon soutien personnel et celui de l'ONU dans son ensemble, à cette importante initiative ».