Libéria : l'UNICEF et l'OMS lancent une campagne de vaccination contre la rougeole
Après la mort fin janvier de cinq enfants libériens touchés par la rougeole et le signalement d'une centaine de cas suspects dans le comté de Nimba, à l'est du Libéria, où plus de 30.000 réfugiés sont arrivés de Côte d'Ivoire ces derniers mois, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont lancé une vaste campagne de vaccination contre la rougeole qui va s'étendre sur une semaine.
« Dans le contexte actuel, où un grand nombre de personnes vivent dans des espaces surpeuplés, avec une grave pénurie de nourriture et d'eau potable en cours et un manque d'assainissement et d'accès aux soins de base, il est essentiel que nous agissions rapidement pour arrêter cette épidémie », a dit la Représentante de l'UNICEF au Libéria, Isabel Crowley, se référant à la trentaine de villages libériens situés le long de la frontière et qui accueillent la majorité des 30.000 réfugiés ivoiriens.
« Le fait qu'il existe des cas de rougeole souligne que les taux de vaccination sont faibles et que ces communautés n'ont pas été atteintes et protégées par les campagnes menées par des services de santé libériens. C'est dangereux pour ces communautés et bien au-delà », a-t-elle ajouté.
Menée par le ministère libérien de la Santé et des Affaires sociales, avec l'appui de l'UNICEF et de l'OMS, la campagne va cibler tous les enfants âgés de six mois à 15 ans, qu'ils soient libériens ou réfugiés ivoiriens.
L'UNICEF va fournir les vaccins et couvrira le coût opérationnel de la campagne, qui intègrera une distribution de suppléments en vitamine A, qui peut réduire la mortalité associée à la rougeole jusqu'à 50%, ainsi qu'un déparasitage pour les enfants de moins de cinq ans et une vaccination des femmes en âge de procréer contre le tétanos.
Dans certaines communautés accueillant une importante population réfugiée, la campagne, qui sera menée par 80 équipes de six personnes du Ministère de la santé, comprendra également une évaluation nutritionnelle, ainsi que des conseils et des recommandations. Les enfants gravement malnutris seront orientés vers des centres de traitement ambulatoires, ceux souffrant de malnutrition modérée recevront un programme d'alimentation complémentaire.
Depuis décembre, plus de 30.000 Ivoiriens, dont 85% de femmes et d'enfants, ont fui la violence et les tensions politiques en Côte d'Ivoire pour se réfugier au Liberia. L'écrasante majorité d'entre eux se trouve dans le comté de Nimba, l'une des régions les plus pauvres du Libéria, qui est déjà l'un des pays les plus pauvres du monde. Dans certains villages le nombre de réfugiés dépasse largement celui des habitants et les ressources locales ont été exploitées au maximum.