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Cyclone Giri au Myanmar : les agences de l'ONU inquiètes du manque de fonds

Cyclone Giri au Myanmar : les agences de l'ONU inquiètes du manque de fonds

Le cyclone Giri a causé d'importantes destructions au Myanmar.
Une aide supplémentaire est nécessaire pour soutenir les efforts de relèvement rapide dans les zones touchées par le cyclone Giri, qui a frappé l'État de Rakhine, au Myanmar, le 22 octobre 2010, ont déclaré jeudi les agences humanitaires des Nations Unies et les organisations non gouvernementales opérant dans ce pays.

Trois mois après le cyclone, les principaux défis des communautés touchées comprennent les logements inadéquats, les cultures et les berges endommagées, l'insécurité alimentaire et l'endettement en raison de la perte de revenus, selon de récentes évaluations.

Les résultats de ces évaluations ont été présentés cette semaine lors de la réunion mensuelle du Groupe de partenariat humanitaire sur le Myanmar, à laquelle ont assisté plus de 80 experts, chefs de missions et d'agences des Nations Unies, diplomates et travailleurs humanitaires.

Au cours de la période qui a suivi le cyclone Giri, une quantité substantielle de secours d'urgence a été distribuée par les autorités locales, les organisations non gouvernementales, les agences des Nations Unies et d'autres partenaires humanitaires, couvrant les besoins les plus élémentaires des populations touchées en termes de nourriture, de reconstruction d'écoles, de services de santé, d'abris temporaires, etc.

Mais, selon une évaluation faite dans les régions affectées par le cyclone, environ 104.000 de personnes vivaient encore en janvier 2011 dans des familles d'accueil dans les quatre cantons les plus touchés - Myebon, Pauktaw, Minbya et Kyaukpyu. L'aide apportée en termes d'abris s'est limitée pour l'instant à des bâches en plastique, qui ne sont pas suffisantes à plus long terme.

Dans une présentation lors de la réunion, le groupe de travail sur les abris, présidé par l'ONU-HABITAT, a indiqué que sans un appui extérieur supplémentaire, près de 60% des maisons touchées ne seront pas réparées ou reconstruites avant la prochaine saison des pluies, augmentant le risque d'une autre crise humanitaire.

Les résultats préliminaires d'une étude conjointe sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, présentée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), montrent que plus de 20% des ménages dans les zones touchées ont une mauvaise alimentation. De sérieux dégâts aux digues, aux cultures, aux bateaux et aux engins de pêche ont été signalés. Environ 60% de la production de riz de 2010 a été perdu, et plus de 90% de tous les champs de riz ont été endommagés rien que dans le canton de Myebon.

Malgré les généreuses contributions de nombreux donateurs et le soutien permanent du gouvernement à l'aide d'urgence au lendemain du cyclone, un manque de financement menace d'entraver les activités de relèvement à court et moyen terme dans les zones touchées. Les besoins totaux pour les secours et le relèvement rapide post-cyclone Giri ont été estimés à au moins 57 millions de dollars. Jusqu'ici, 22 millions de dollars ont été fournis par les donateurs.

"Les partenaires humanitaires opérant au Myanmar ont été en mesure d'atteindre les zones touchées et apportent un soutien crucial directement à la population, en coordination avec les autorités du Myanmar. Mais les contraintes de financement signifient que de nombreuses collectivités sont vulnérables. Si les abris et les digues ne sont pas reconstruits avant la saison de la mousson et si les agriculteurs sont incapables de planter leurs récoltes cette année, la population de ces cantons risque de faire face à une crise prolongée », a déclaré Bishow Parajuli, Résident des Nations Unies et Coordonnateur des opérations humanitaires.