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Chypre : Ban Ki-moon salue des progrès après une rencontre avec les deux parties

Chypre : Ban Ki-moon salue des progrès après une rencontre avec les deux parties

Un véhicule blindé de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué mercredi les avancées réalisées vers une réunification de l'île de Chypre, après une rencontre avec les deux dirigeants chypriotes grec et turc, à Genève, en Suisse.

« Un récent sondage l'a montré, les deux communautés de Chypre veulent plus que des discussions : elles veulent une solution. Les dirigeants ont entendu ce message et ils agissent. Je salue les avancées d'aujourd'hui, qui donne une indication claire de leur engagement en faveur d'une réunification de Chypre aussi vite que possible », a dit Ban Ki-moon à la presse

Il y a deux mois, en novembre, devant l'affaiblissement du processus de négociation entre les deux parties entamé en 2008, il avait convié les dirigeants chypriote turc, Dervis Eroglu, et chypriotegrec, Demetris Christofias, à New York. Il leur avait demandé « d'identifier les problèmes centraux dans tous les domaines restant à régler ».

« Depuis cette rencontre, il y a eu des progrès, a-t-il estimé, les discussions d'aujourd'hui montrent que les deux dirigeants ont travaillé pour avancer ensemble sur un ensemble de propositions, notamment sur les questions économiques, les problèmes liés à l'Union européenne, la gouvernance et le partage du pouvoir ».

« Nous avons identifié un certain nombre d'éléments destinés à maintenir l'élan et à s'attaquer plus directement sur les détails d'une solution bénéfique pour les deux parties », a poursuivi le Secrétaire général devant les journalistes, avant de préciser que « des problèmes clés » avaient pu être abordés, en gardant à l'esprit qu'il faudra aboutir à une « une proposition de résolution intégrant tous les domaines ».

« Les deux parties se sont aussi mises d'accord pour intensifier les négociations au travers d'une série de réunions dans les semaines à venir et je me suis engagé à être moi-même disponible pour continuer à faire des progrès et les encourager à rapprocher encore leurs points de vue », a encore souligné Ban Ki-moon, qui n'a pas souhaité répondre à des questions de journalistes ou entrer plus dans les détails. « Il y a des questions très sensibles à ce stade, et nous nous sommes mis d'accord pour ne pas prendre de question », a-t-il conclu.

Chypre est divisée depuis le 20 juillet 1974, lorsque la Turquie a envahi le nord de l'île à la suite d'un coup d'Etat fomenté par des nationalistes chypriotes grecs soutenus par la junte militaire au pouvoir à Athènes et visant à rattacher le pays à la Grèce. La République de Chypre est internationalement reconnue tandis que la République turque de Chypre du Nord (RTCN) est autoproclamée et uniquement reconnue par Ankara.

Parmi les questions les plus épineuses en suspend figure celle des bien fonciers. Dans un rapport sur l'état d'avancée des négociations, en novembre dernier, Ban Ki-moon avait mis en avant « les divergences fondamentales qui existent entre les deux parties ». « Les Chypriotes grecs affirment que ceux qui disposent de biens dans le nord devraient pouvoir choisir entre l'échange, l'indemnisation ou la réinstallation, ce qui est inacceptable pour les Chypriotes turcs, qui soutiennent que les Chypriotes grecs possèdent entre 70 et 80 % des biens dans le nord et demandent donc un plafonnement du nombre de Chypriotes grecs pouvant obtenir la restitution de leurs biens, ce qui inacceptable pour les Chypriotes grecs », avait-il expliqué.