A Riyad, l'ONU examine comment utiliser l'Internet contre le terrorisme

Jusqu'au 26 janvier, des centaines de participants, venus des mondes politique, associatif et universitaire ainsi que du secteur privé, vont se pencher sur les moyens d'utiliser l'Internet dans la lutte contre le terrorisme, en mettant en uvre des actions et des campagnes qui sapent la légitimité, la pertinence et la crédibilité des groupes extrémistes et touchent directement le public susceptible d'être attiré par leurs messages.
Après Berlin, en Allemagne, et Seattle, aux Etats-Unis, cette Conférence est la troisième organisée par ce Groupe de travail, qui entend donner aux États membres un aperçu de l'ampleur actuelle du défi que représente l'utilisation de l'Internet à des fins terroristes, et leur fournir d'éventuelles normes et idées d'actions politiques à mettre en uvre pour endiguer ce phénomène.
S'appuyant sur les résultats des précédentes rencontres, la Conférence de Riyad marque également le lancement d'un effort mondial visant à comprendre et à exploiter la puissance de l'Internet pour exposer les distorsions de récits utilisés par les terroristes et expliquer les conséquences réelles de leurs actions.
Elle doit également servir de plateforme pour développer des projets spécifiques axés sur la lutte contre l'attrait du terrorisme, notamment en élaborant des campagnes à l'attention du grand public et des populations les plus enclines à adhérer à leurs messages. Ces campagnes feront ensuite l'objet de diffusions régionales, sur différents médias, à commencer par l'Internet.
« Nous allons discuter des moyens de concevoir des contre-récits qui contestent la légitimité, la pertinence et la crédibilité des groupes extrémistes. Nous devons être en mesure d'offrir des solutions différentes pour les questions politiques, sociales et idéologiques qui attirent les gens vers l'extrémisme et la violence », a souligné Richard Barrett, dans son intervention.
Le Président du Groupe de travail a également énoncé « les quatre éléments clés » qui doivent, selon lui, être présents dans ces contre-récits. « Nous avons d'abord besoin d'un message ayant une résonnance individuelle, tout en s'adressant à une large audience. Nous devons ensuite critiquer et attaquer une certaine vision des choses, tout en offrant une alternative. Troisièmement, nous devons avoir un message simple et direct, sans possibilité de contradiction ou de mise en cause. Enfin, le plus important, nous devons trouver les bonnes personnes pour transmettre ce message, ceux qui sont respectés et crédibles dans les communautés vulnérables où les terroristes cherchent à avoir de l'influence ».
« Il n'y a pas un seul récit, comme il n'y a pas un seul public. Nous devons passer en revue différentes approches. Mais nous allons nous concentrer sur les meilleurs moyens d'utiliser l'Internet pour saper l'attrait du terrorisme, exposer son manque de légitimité et affaiblir la crédibilité de ses messagers », a-t-il conclu.
La télévision de l'ONU assure la couverture de la Conférence de Riyad sur son site Internet http://www.unmultimedia.org/tv/unifeed.
Le Groupe de travail sur la lutte contre l'utilisation de l'Internet à des fins terroristes a été mis en place en 2005, par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Il rassemble une trentaine d'organes de l'ONU et d'Interpol. Sa principale fonction est d'aider les États membres à mettre en uvre la Stratégie globale de l'ONU contre le terrorisme adoptée par l'Assemblée générale en septembre 2006.