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Ban Ki-moon appelle à la relance des négociations israélo-palestiniennes

Ban Ki-moon appelle à la relance des négociations israélo-palestiniennes

Le mur séparant Israéliens et Palestiniens à Bethléem.
« Je sais que nous partageons tous l'espoir que cette année verra une montée en puissance décisive des efforts déployés pour mettre fin au conflit et à 43 ans d'occupation, avec la création d'un Etat palestinien vivant côte à côte avec Israël dans la paix et la sécurité. Ce Comité peut apporter une contribution positive à cette mission », a souligné vendredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en ouverture de la réunion annuelle du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, au siège de l'ONU, à New York.

Devant les 22 membres et 26 observateurs de cet organe créé par l'Assemblée générale en 1974, Ban Ki-moon s'est dit « très préoccupé par l'absence de progrès vers la paix entre Israël et les Palestiniens », rappelant qu'il avait lui-même exprimé « à maintes reprises » son regret qu'Israël « ne gèle pas les activités de colonisation ».

Il a rappelé sa position sur les colonies, qui sont « illégales en vertu du droit international » et « contraires aux obligations d'Israël contenues dans la Feuille de route ». Elles sapent aussi « la confiance entre les parties, exacerbent les tensions, mettent en péril l'issue des négociations sur le Statut final et entravent les efforts visant à ramener les parties à la table des négociations ».

Appelant une nouvelle fois Israël à « geler toutes les activités de colonisation », Ban Ki-moon a toutefois estimé qu'il fallait « aller au-delà de l'impasse actuelle et ramener les parties à de véritables négociations afin de résoudre toutes les questions relatives au Statut final et de parvenir à un accord historique ».

Le Secrétaire général a ensuite rappelé qu'il ne restait plus que 8 mois sur les deux ans prévus par le Quatuor sur le Moyen-Orient (Etats-Unis, Russie, ONU et Union européenne), pour parvenir à un accord-cadre israélo-palestinien. « Nous ne pouvons pas perdre encore du temps », a-t-il insisté, avant de défendre le rôle de l'Initiative de paix arabe et du Quatuor, qui se réunira à Munich, en Allemagne, le 5 février.

Estimant ensuite que « le peuple palestinien a le droit à un État indépendant et viable », il a rappelé qu'il ne devait y avoir « aucun doute sur le droit légitime d'Israël à exister en paix, dans des frontières sûres et internationalement reconnues ».

« Nous devons trouver un moyen pour que Jérusalem devienne la capitale des deux Etats, avec la mise en place de dispositions pour la gestion des lieux saints, acceptables par tous », a-t-il poursuivi, avant de rejeter sans équivoque « la rhétorique irresponsable qui remet en cause ces principes fondamentaux, cherche à délégitimer le patrimoine des autres, ou à inciter à la haine et à la violence ».

Ban Ki-moon s'est ensuite félicité que l'année 2010 ait été marquée par « un regain de confiance de la communauté internationale quant à la capacité des Palestiniens à se gouverner ». Il a souligné « les grands progrès » de l'Autorité palestinienne dans le renforcement de ses institutions, l'amélioration de la transparence et de la bonne gouvernance, ainsi que sa capacité à offrir des opportunités économiques et la sécurité aux Palestiniens vivant dans les zones qu'elle contrôle. « Elle mérite d'être reconnue comme un partenaire fiable », a-t-il insisté.

Le chef de l'ONU est revenu sur la situation dans et autour de Gaza. « Même si l'année 2010 a vu des niveaux réduits de violence, la récente escalade des attaques à la roquette par des Palestiniens et des frappes aériennes israéliennes ont le potentiel de créer une situation échappant à tout contrôle », a-t-il déclaré.

Dans ce contexte, Ban Ki-moon a appelé « toutes les parties à faire preuve de responsabilité, à désamorcer les tensions, et à assurer pleinement la protection des civils ». « Les habitants de Gaza et du sud d'Israël méritent de vivre dans un climat exempt de peurs », a-t-il ajouté.

S'agissant des conditions de vie dans la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien depuis la prise de contrôle du territoire par le Hamas en juin 2007, Ban Ki-moon a mis en garde contre « les frustrations face à la situation humanitaire et au manque d'opportunités », les qualifiant de « particulièrement aiguës chez la jeunesse ». « Les mesures prises par Israël pour alléger le blocus vont dans la bonne direction, mais il reste encore beaucoup à faire pour permettre la reconstruction à grande échelle », a-t-il souligné.

Pour clore son intervention devant le Comité, le Secrétaire général a déploré qu'une nouvelle année se soit écoulée « sans que des progrès vers la réconciliation intra-palestinienne » soient enregistrés. « Je regrette également que le sergent israélien Gilad Shalit soit toujours en détention, et je continue à réclamer sa libération », a-t-il ajouté.

« La question des prisonniers palestiniens en Israël est également d'une importance cruciale ; Israël doit libérer les prisonniers comme le demande l'Autorité palestinienne, cela servirait à renforcer la confiance », a-t-il conclu.