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Liban : l'Envoyé de l'ONU s'entretient avec Saad Hariri

Liban : l'Envoyé de l'ONU s'entretient avec Saad Hariri

Michael Williams.
Le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le Liban, Michael Williams, s'est entretenu jeudi avec le Premier ministre en exercice Saad Hariri sur les perspectives de formation d'un nouveau gouvernement après la chute du gouvernement d'union nationale provoquée par le retrait des ministres du Hezbollah le 12 janvier.

« Nous avons discuté des diverses initiatives internationales, dont la plus récente est celle de la Turquie et du Qatar, ainsi que des perspectives de formation d'un nouveau gouvernement et de la stabilité politique », a indiqué M. Williams lors d'une conférence de presse à l'issue de cette rencontre.

Le responsable onusien a estimé qu'il était « possible » de parvenir à la formation d'un nouveau gouvernement d'union nationale permettant de maintenir la stabilité du pays, « à condition qu'il existe de la bonne volonté et de la coopération de la part de toutes les formations politiques, pour travailler en faveur de la justice et de la stabilité ».

« À l'ONU, nous ne voyons aucune contradiction entre ces deux objectifs, bien au contraire nous les considérons comme complémentaires », a-t-il ajouté.

Michael Williams a également félicité Saad Hariri « pour ce qu'il a essayé de faire au cours des treize derniers mois, en tant que chef du gouvernement de son pays ». « Le Liban n'est pas un pays facile à gouverner, et nous savons que c'est aussi un pays au cœur d'une région qui a de nombreux problèmes », a-t-il ajouté, estimant que le Premier ministre en exercice avait « fait de son mieux au cours de cette période ».

Selon la presse, Saad Hariri a confirmé jeudi qu'il était à nouveau candidat au poste de Premier ministre.

Interrogé par un journaliste sur d'éventuelles menaces qui pèseraient aujourd'hui sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), en raison du rôle joué par l'ONU dans les travaux du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) chargé de trouver et de juger les responsables de l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, Michael Williams a estimé qu'il n'y en avait pas.

« Les difficultés sont dans le paysage politique libanais, au sein des partis politiques libanais eux-mêmes. L'ONU contribue beaucoup au Liban, c'est la troisième mission de maintien de la paix la plus importante dans le monde ; cela montre notre engagement à veiller à maintenir la stabilité du Liban, dans une région difficile, et à s'assurer qu'il n'y ait pas une reprise du conflit », a-t-il déclaré, avant d'énumérer quelques uns des autres domaines dans lesquels l'ONU est active dans ce pays : la protection sociale, l'éducation, le secteur médical, etc.

Questionné également sur le rôle précis de l'ONU à l'égard du Tribunal spécial pour le Liban, Michael Williams a rappelé qu'il avait été « créé par le Conseil de sécurité », mais qu'il restait « un organisme international et un organisme indépendant ». « Cela doit être pris en considération », a-t-il insisté, citant l'exemple du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. « Il a été créé par l'ONU, existe depuis de nombreuses années et reste complètement autonome et indépendant », a-t-il expliqué.

Depuis plusieurs mois, le Liban est divisé sur le Tribunal spécial pour le Liban (TSL). Selon la presse, celui-ci pourrait mettre prochainement en cause le Hezbollah pour son implication dans l'assassinat de Rafic Hariri, ce qui expliquerait les dissensions apparues ces derniers jours au Liban et l'effondrement du gouvernement d'union nationale de Saad Hariri.