Haïti : la justice doit suivre son cours sur le cas Duvalier, estime un expert

« Au moment où la communauté internationale renforce son soutien à la restauration de l'Etat de droit en Haïti, un soutien sans faille à la lutte contre l'impunité des crimes les plus graves serait un bon signal à envoyer à la population et singulièrement aux victimes et aux familles des victimes », a affirmé Michel Forst, suite à l'inculpation mardi par la justice haïtienne de Jean-Claude Duvalier pour corruption, détournements de fonds et association de malfaiteurs. Les autorités haïtiennes l'ont cependant laissé en liberté.
« Depuis 1986 et jusqu'en 2008, plusieurs actes de procédure ont été engagés par la justice haïtienne pour crimes contre l'humanité, torture, crimes financiers, actes de forfaiture à l'encontre de Jean-Claude Duvalier qui justifieraient une arrestation, » a ajouté l'expert indépendant.
M. Forst a souligné que l'article 466 du code d'instruction criminelle qui prévoit une prescription de 10 ans pour les crimes ne saurait s'appliquer aux crimes les plus graves comme la torture ou les crimes contre l'humanité.
L'ONU s'est déclarée mardi préoccupée par le retour en Haïti de Jean-Claude Duvalier, alors que le pays est confronté à une crise politique depuis la contestation des résultats du premier tour de l'élection présidentielle tenu le 28 novembre.
Selon la presse, M. Duvalier a été officiellement inculpé, mardi 18 janvier, par la justice de son pays de corruption, vol et détournement de fonds pendant ses années au pouvoir (1971-1986). Surnommé Baby Doc, il avait été propulsé à la tête du pays à la mort de son père, François "Papa Doc" Duvalier, qui faisait régner un climat de terreur.