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L'ONU appelle à dissocier l'enquête du Tribunal pour le Liban du débat politique

L'ONU appelle à dissocier l'enquête du Tribunal pour le Liban du débat politique

Siège du Tribunal spécial pour le Liban à La Haye (Pays-Bas).
Alors que la démission groupée de nombreux ministres libanais a entraîné le 12 janvier dernier la chute du gouvernement en place, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé lundi que le processus judicaire du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) ne devait pas être lié au débat politique. Il a également appelé au dialogue et au calme.

« Le processus judiciaire indépendant ne devrait être lié à aucun débat politique. Il est important de ne pas préjuger du résultat de l'enquête », a déclaré le chef de l'ONU lors d'une conférence de presse à l'issue du Sommet mondial des énergies du futur qui se déroule aux Emirats Arabes Unis (EAU).

« Personne ne doit politiser le travail du Tribunal. Dans ce contexte, je souhaiterais souligner le besoin de calme, de dialogue et de respect des lois et de la Constitution du pays », a-t-il ajouté.

Le Greffier du Tribunal Spécial pour le Liban, Herman von Hebel, a confirmé lundi que le Procureur du Tribunal avait transmis un acte d'accusation et les documents associés au juge Daniel Fransen. Il n'a pas donné de détails sur le contenu de l'acte d'accusation, a précisé le Tribunal dans un communiqué.

Le porte-parole de Ban Ki-moon a par ailleurs souligné dans un communiqué publié lundi que la transmission de l'acte d'accusation par le Procureur du TSL s'inscrivait dans le cadre de son mandat qui vise « à mettre un terme à l'impunité et aux terribles crimes qui ont coûté la vie à l'ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri et à 22 autres personnes dans l'attentat du 14 février 2005 ».

Selon la presse, 11 ministres libanais, dont dix appartenant au Hezbollah et à des formations alliées, ont démissionné le 12 janvier, précipitant la chute du gouvernement d'union du Premier ministre Saad Hariri. Cette crise politique est liée à l'enquête judiciaire sur l'attentat à la bombe qui coûta la vie au Premier ministre Rafic Hariri et à 22 autres personnes en 2005. Le Hezbollah, sur lequel pèsent des soupçons, nie toute responsabilité dans cette attaque et dénonce les investigations menées par le Tribunal spécial pour le Liban.

« Je suis de près les développements de la situation au Liban. Je soutiens fermement le travail du TSL. C'est un tribunal indépendant établi à la demande du gouvernement du Liban, avec un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU », a souligné lundi Ban Ki-moon.

« Je réitère mon soutien total au travail indépendant du TSL et j'ai totalement confiance dans son personnel », a-t-il conclu.

Le Conseil de sécurité a créé ce tribunal par la résolution 1757 du 30 mai 2007, avec pour mandat de poursuivre et de juger les auteurs et les commanditaires de l'attentat du 14 février 2005.