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Sud-Soudan : forte mobilisation pour le référendum

Sud-Soudan : forte mobilisation pour le référendum

Une banderole sur le référendum d'autodétermination à Juba, la capitale du Sud-Soudan.
Le référendum d'autodétermination du Sud-Soudan qui a débuté dimanche a fortement mobilisé les électeurs et se déroule « pacifiquement » s'est félicité le Représentant spécial de l'ONU pour le Soudan, Haile Menkeiros, en visite dans la capitale de l'Equatoria orientale, Torit.

« Le processus se déroule bien et de manière pacifique, la sécurité est bonne », a déclaré le Représentant spécial qui était accompagné du Coordonateur régional de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), David Gressly.

La MINUS a salué lundi par communiqué de presse une grande affluence dans les bureaux de votes à Juba, capitale du Sud-Soudan tandis qu'à Wau dans l'état du Bahr el Ghazal occidental et à Malaka capitale de l'Etat du Haut Nil, la mobilisation a été solide.

Selon la presse, au premier jour d'un scrutin s'étalant jusqu'au 15 janvier, le taux de participation aurait atteint les 20% au Sud-Soudan. Cette participation massive laisse présager que le taux de participation de 60%, nécessaire à la validation du résultat, pourrait être aisément atteint.

Le président du panel de l'ONU en charge d'assister les parties à organiser le scrutin, Benjamin Mkapa, a également salué lundi les autorités pour le bon déroulement du processus le premier jour.

« Notre attente est de terminer le processus le 15 janvier et que les résultats soient agrégés aussi vite que possible de manière à imposer dans l'esprit des citoyens et de la communauté internationale que nous sommes dans l'attente de résultats crédibles et définitifs du référendum », a-t-il ajouté.

Seul bémol, le porte de parole du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé lundi son inquiétude sur les violences qui ont éclaté à Abyei. La MINUS essaie de garder le contrôle de la situation en augmentant la fréquence des patrouilles, a-t-il indiqué.

Le vote a commencé le 9 janvier et doit se prolonger jusqu'au 15 janvier. Plus de 2.600 bureaux et centres de vote ont été mis en place. La police de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) a formé plus de 22.000 policiers du Sud-Soudan ainsi que 1.448 membres d'unités de sécurité entrainés à la gestion des foules et le maniement d'armes spécifiques.

La veille du référendum sur l'autodétermination, plus de 120.000 de Sud-Soudanais ont quitté le Nord poussés « par la peur », a indiqué vendredi le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR).

Dans un rapport sur la situation au Sud-Soudan rendu public vendredi, Ban Ki-moon a listé les priorités qui devraient être abordées et réglées rapidement après le scrutin.

« Pour garantir un atterrissage en douceur à la fin du processus référendaire et de la période de transition, les parties à l'Accord de paix global doivent s'entendre sur des questions qui seront cruciales pour la suite, notamment le partage des richesses, la gestion des avoirs et des dettes, la citoyenneté et les dispositions concernant la sécurité des frontières. Il est essentiel que les parties parviennent, avant le référendum, à un accord-cadre d'ensemble sur ces questions décisives », a-t-il déclaré dans son rapport.

Selon le chef de l'ONU, l'une des questions les plus pressantes pour l'après-référendum est celle de la citoyenneté. « Les changements qui pourraient être apportés à leurs droits, notamment en matière d'emploi et de propriété, à la suite du référendum constituent une préoccupation majeure pour les Sud-Soudanais qui vivent dans le Nord et pour les Soudanais originaires du Nord qui vivent au Sud-Soudan », a-t-il précisé.