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La Somalie doit renforcer sa lutte contre l'insécurité, prévient Ban Ki-moon

La Somalie doit renforcer sa lutte contre l'insécurité, prévient Ban Ki-moon

Des femmes déplacées à Mogadiscio.
La sécurité demeure « l'unique obstacle de taille » auquel les autorités somaliennes doivent s'attaquer, a estimé le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans son dernier rapport rendu public vendredi. Il s'inquiète aussi de « la présence de combattants extrémistes étrangers », signe du risque existant de voir la Corne de l'Afrique devenir rapidement le nouveau « front dans la lutte mondiale contre le terrorisme international ».

« J'invite la communauté internationale à fournir d'urgence un appui militaire, financier, logistique et autre au Gouvernement fédéral de transition ainsi qu'à l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et à l'Union africaine, pour les aider dans les efforts qu'ils déploient en vue de remédier à la situation en Somalie », poursuit Ban Ki-moon dans son rapport.

Le chef de l'ONU salue la décision prise par le Conseil de sécurité, le 22 décembre dernier, de porter l'effectif de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) à 12.000 hommes, contre de 8.000 aujourd'hui. Il demande désormais que le Conseil envisage de renforcer le dispositif d'appui à l'AMISOM « de sorte qu'il corresponde à celui qui est généralement fourni aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies ».

En septembre 2010, les soldats de l'AMISOM ont fait échouer une tentative d'attentat-suicide contre leur base à l'aéroport international de Mogadiscio. Ces dernières semaines, malgré les attaques répétées des forces insurrectionnelles, le Gouvernement fédéral de transition et les forces de l'AMISOM ont gagné du terrain à Mogadiscio.

« Je condamne les attaques lancées par des extrémistes à partir de zones peuplées et exige qu'il y soit mis fin. J'exhorte en outre toutes les parties au conflit à respecter les principes humanitaires et à permettre l'acheminement d'une assistance aux populations qui en ont cruellement besoin. J'invite la communauté internationale à continuer d'apporter une aide qui est vitale pour le peuple somalien », a martelé le chef de l'ONU.

Les récentes conclusions de l'enquête du Groupe d'analyse de la sécurité alimentaire et de la nutrition portant sur la période de juillet à décembre 2010 ont révélé que près de 2 millions de Somaliens avaient besoin d'assistance. Malgré les bonnes récoltes, 27 % de la population est encore en situation de crise humanitaire. Près de 90 % des enfants souffrant de malnutrition se trouvent dans les régions du centre et du sud, où l'aide humanitaire a le plus de difficulté à être acheminée.

Le nombre des civils déplacés par le conflit a quant à lui augmenté, avec plus de 44.000 personnes déplacées au cours du troisième trimestre de 2010, et 65.000 autres au cours du dernier trimestre.

Fin d'octobre, des accrochages entre les milices Al-Shabaab et les forces progouvernementales avaient aussi entrainé la fuite de milliers de personnes vers la frontière kenyane.

Dans son rapport, le chef de l'ONU a par ailleur salué la nomination de Mohamed Abdullahi Mohamed au poste de Premier Ministre et de la formation du nouveau Gouvernement.

« J'invite la communauté internationale à continuer d'apporter une aide qui est vitale pour le peuple somalien. J'envisage d'élaborer des propositions pour la mise en place d'une présence intégrée des Nations Unies, que je soumettrai à l'examen du Conseil de sécurité dans les prochains mois », conclut Ban Ki-moon.