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Le Libéria doit renforcer la lutte contre l'extraction illégale de ressources naturelles

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Le Libéria doit renforcer la lutte contre l'extraction illégale de ressources naturelles

Le gouvernement du Libéria doit renforcer son action de lutte contre l'extraction illégale de ressources naturelles telles que les diamants, le bois et d'autres matériaux qui ont été détournés dans le passé pour financer les conflits en Afrique de l'Ouest, a estimé le Groupe d'experts de l'ONU sur ce pays.

« Les choses avancent lentement au Libéria, pour ce qui est des mesures concrètes à prendre pour appliquer de nombreuses recommandations issues des missions d'inspection », a indiqué le Groupe d'experts dans son rapport rendu public.

Sur les diamants par exemple, le Gouvernement libérien a autorisé, au cours des neuf premiers mois de 2010, l'exportation de plus de 11.951 carats de diamants bruts, d'une valeur estimée à environ 11,9 millions de dollars.

« À bien des égards, il est en règle avec le Système de certification du Processus de Kimberley, et il respecte mieux ses obligations relatives au partage d'information sur le site Web du Système, même s'il lui reste des progrès à faire », souligne le Groupe dans son rapport.

Les experts de l'ONU déplore notamment la baisse de la fréquence des réunions de l'Équipe spéciale présidentielle sur les diamants. Par exemple souligne le rapport, le Ministère des terres, des mines et de l'énergie n'a pas été en mesure de faire le point de l'application de la recommandation faite à la Présidente de transformer l'Équipe spéciale en Comité de supervision des minéraux précieux et du Processus de Kimberley.

Le processus de Kimberley est un régime international de certification des diamants bruts qui réunit gouvernements et industriels du diamant, dans l'objectif d'éviter l'utilisation des pierres par des mouvements rebelles pour financer leurs activités militaires.

Les ressources naturelles tiennent une place « centrale dans l'idée que se fait le Gouvernement libérien d'un avenir de croissance durable et équitable », estime le Groupe. Le gouvernement a fait passer plusieurs textes législatifs visant à améliorer la gouvernance et la gestion des ressources naturelles, en rendant plus ouvertes les adjudications de concessions, en renforçant les règles destinées à assurer la transparence des paiements et en répartissant mieux les bienfaits de l'exploitation de ces ressources.

Les autorités ont notamment désigné des millions d'hectares qui feront l'objet de permis de prospection minière, d'accords de mise en valeur des ressources minérales et d'attribution de droits d'exploitation forestière. Des activités d'extraction illégales continuent d'être menées dans diverses régions du pays. Le gouvernement a fait des progrès sur le plan des prescriptions légales, mais « des obstacles considérables l'empêchent de tirer pleinement parti de ses ressources naturelles et de les mettre au service de la paix, de la sécurité et du développement à long terme », indiquent les experts.

Selon le Groupe, les moyens dont dispose le gouvernement pour contrôler l'octroi de permis d'exploitation sont extrêmement limités, par rapport au nombre des accords qui se signent, et « il est souvent difficile d'obtenir l'information ».

Le rapport pointe par ailleurs quelques violations « mineures » de l'embargo sur les armes. La prolifération de fusils et de pistolets de fabrication locale devient « très préoccupante ». L'absence de dispositif juridique et réglementaire harmonisé au niveau régional pose aussi des problèmes, précise le Groupe.

L'entrée en vigueur de la Convention de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et autres matériels connexes représente « un pas dans la bonne direction » même si aucun « aucun progrès n'a été accompli quant au renforcement des capacités du pays en matière de marquage et d'élimination des armes et des munitions », estiment les experts.

« Il faut repenser les procédures d'inspection des armes à feu de la Mission des Nations Unies au Libéria, surtout en ce qui concerne celles qui sont importées aux fins de la formation des Forces armées libériennes », conclut le Groupe.