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Népal : à dix jours du retrait de la MINUNEP, le processus de paix est dans l'impasse

Népal : à dix jours du retrait de la MINUNEP, le processus de paix est dans l'impasse

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A dix jours du retrait de la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP), programmé le 15 janvier, la Représentante de l'ONU et chef de la mission, Karin Landgren, a estimé dans son dernier exposé devant le Conseil de sécurité mercredi, que le risque d'échec du processus de paix n'était pas à exclure et que la gestion future des armements et du personnel armé maoïste restaient la principale question en suspens.

A dix jours du retrait de la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP), programmé le 15 janvier, la Représentante de l'ONU et chef de la mission, Karin Landgren, a estimé dans son dernier exposé devant le Conseil de sécurité mercredi, que le risque d'échec du processus de paix n'était pas à exclure et que la gestion future des armements et du personnel armé maoïste restaient la principale question en suspens.

Soulignant qu'il y avait eu peu des progrès sur les questions les plus critiques -la formation d'un nouveau gouvernement, l'intégration de 19.000 ex-rebelles maoïstes et la rédaction d'une nouvelle constitution- elle a indiqué que le processus de paix était « en grande partie dans l'impasse » et que « les prévisions de son échec pourrait devenir une prophétie auto-réalisatrice ».

« Alors que le Népal avait enregistré des gains politiques peu susceptibles d'être perdus, les risques ont néanmoins clairement augmenté », a poursuivi Karin Landgren, avant d'expliquer qu'« il y avait encore des craintes parmi de nombreux Népalais sur une éventuelle « révolte des peuples », une démission du président, ou un coup d'Etat soutenu par l'armée ». « De telles mesures menacent la paix et la démocratie fragile du Népal », a-t-elle insisté.

Créée en 2007, après l'accord de paix entre le gouvernement et les maoïstes qui a mis fin à une guerre civile qui a fait plus de 13.000 morts, la MINUNEP était chargée de surveiller la gestion des armes des armées népalaises et maoïstes et le personnel des forces armées du Parti communiste unifié népalais-maoïste (PCUN-M). Les parties étaient en revanche chargées de compléter la réinsertion et la réhabilitation des ex-rebelles maoïstes, soit au sein de l'armée et la police nationale, soit dans d'autres secteurs d'activités.

Selon la Représentante de l'ONU, si le contrôle des armes a été « remarquablement réussi », les parties n'ont en revanche pas encore trouvé d'accord sur un mécanisme de surveillance remplaçant la MINUNEP après son départ. « On ne sait pas ce qui se passera après le retrait », a-t-elle ajouté, mettant engarde contre les risques posés par le « vide juridique » laissé.

« A maintes reprises, j'ai souligné la nécessité pour les parties d'éclaircir la question de la gestion de ces arrangements après le départ de la Mission », a-t-elle poursuivi, avant d'indiqué qu'elle avait reçu, le 3 janvier, une lettre du gouvernement népalais indiquant que le Comité spécial chargé de la supervision, de l'intégration et de la réinsertion des membres de l'armée maoïste succèderait à la MINUNEP dans l'accomplissement de ces fonctions.

Karin Landgren a estimé qu'il n'existait pas de consensus au sein dudit Comité et que ces mesures semblaient « dévier de manière significative de la Constitution provisoire ». Elle a d'ailleurs rappelé que la proposition du gouvernement népalais avait d'ores et déjà été rejetée par le Parti communiste unifié népalais-maoïste. « Les divisions existant au sein du Comité spécial empêchent cet organe de régler des questions politiques en suspens », a-t-elle insisté.

« L'absence de progrès dans le processus de paix a renforcé ceux qui le considère comme improductif ou beaucoup trop lents», a-t-elle encore déclaré devant les membres du Conseil de sécurité, avant d'exhorter les parties à « faire preuve de souplesse et de compromis pour tracer la voie à suivre ».

« Ce processus de paix peut être achevé de deux manières: de façon satisfaisante, grâce à la résolution négociée des questions en suspens, ou de manière précoce, avec une ou plusieurs parties qui manquent à leurs engagements solennels », a-t-elle conclu. « Les échecs et les défis sont inévitables, mais il est dans l'intérêt du pays, de la région et de la communauté internationale que le processus de paix soit maintenu, respecté et finalisé correctement ».