L'actualité mondiale Un regard humain

COUP DE PROJECTEUR : Il n'y a pas de choc des civilisations, selon Paulo Coelho

COUP DE PROJECTEUR : Il n'y a pas de choc des civilisations, selon Paulo Coelho

Paulo Coelho.
L'écrivain brésilien et Messager de la paix de l'ONU, Paulo Coelho, ne croit pas au « choc des civilisations ». « C'est quelque chose que certains dirigeants politiques ont tenté d'utiliser, et que les médias ont essayé et essaient encore de nous vendre, afin de simplifier le monde et leur travail », déclare-t-il dans un entretien accordé au Centre d'actualités de l'ONU.

L'écrivain brésilien et Messager de la paix de l'ONU, Paulo Coelho, ne croit pas au « choc des civilisations ». « C'est quelque chose que certains dirigeants politiques ont tenté d'utiliser, et que les médias ont essayé et essaient encore de nous vendre, afin de simplifier le monde et leur travail », déclare-t-il dans un entretien accordé au Centre d'actualités de l'ONU.

« Quand ils parlent d'un 'choc des civilisations', c'est juste un moyen de séparer les choses, mais la réalité, c'est que nous sommes beaucoup plus proches que nous le pensons. J'étais en Chine récemment. J'ai entendu les mêmes histoires que celles que j'entends au Brésil. Où est le choc des civilisations ? Il n'y en est pas », dit-il.

Messager de la paix de l'ONU depuis 2007, Paulo Coelho est aussi Conseiller spécial pour les dialogues interculturels et les convergences spirituelles au sein de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

Il explique cet engagement par son histoire personnelle, une partie de sa vie sous la dictature au Brésil, plusieurs arrestations et l'occasion de « sentir dans ma chair ce que cela signifie de vivre sous un tel régime de privation de liberté ».

« Quand j'ai réalisé que mes livres étaient lus dans le monde entier, je me suis dit que si je pouvais partager des histoires avec tant de personnes différentes, alors je pouvais participer à améliorer ce monde. Chacun de mes lecteurs a des origines différentes, ils viennent d'Iran, d'Israël, d'Iraq, du Kurdistan, de l'Afrique du Sud, et il y a pourtant un pont culturel qui se créé », explique l'auteur de « L'Alchimiste », son plus grand succès international, traduit dans 65 langues et vendu à 130 millions d'exemplaires.

« Tous les gens se posent la même question. À la fin de la journée, on s'est tous posé la question classique : qu'est ce que je fais ici? Et même si nous n'avons probablement pas la même réponse, nous avons la même question, donc nous pouvons nous comprendre les uns les autres », estime Paulo Coelho, qui défend la culture comme « un outil qui permet aux gens de mieux se comprendre dans leur âme, de surmonter les obstacles et les différences économiques et politiques ».

« Au lieu de parler de nos différences, nous devrions parler davantage des choses que nous avons en commun. Cela peut sembler un peu idéaliste, mais quand je vais sur mon blog, ma page Facebook, mon compte Twitter, je parle à des gens différents de partout dans le monde et il est facile d'établir un dialogue », poursuit l'écrivain natif de Sao Paulo, qui a décidé de mettre sa notoriété au service du dialogue interculturel.

Fervent défenseur du multiculturalisme, il milite aussi en faveur des femmes. Depuis 2009, il fait partie du « Réseau des dirigeants masculins qui combattent la violence contre les femmes », une initiative lancée par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui réunit des dirigeants politiques, religieux et culturels du monde entier pour lutter contre ce fléau.

« Vous ne pouvez pas fermer les yeux sous prétexte que vous ne voyez pas cette violence. Victime ou pas, vous devez faire quelque chose. De l'histoire que j'ai posté sur mon blog aujourd'hui sur ce sujet, aux conférences, en passant par les livres et l'Internet, tout est bon pour changer la situation, lutter contre la violence faite aux femmes », explique-t-il.

« Pour moi, c'est encore partager ce que j'ai et ce que d'autres n'ont pas - une vie de paix, sans violence – pour les aider à enfin avoir la même chose. J'utiliserai ma popularité pour la sensibilisation et l'action autant que je le peux. Parce que je pense que nous, les hommes, nous devons être beaucoup plus actifs dans cette lutte », conclut-il.