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La situation en Afrique de l'Ouest s'est améliorée, selon l'envoyé de l'ONU

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit. Photo ONU/P. Filgueiras
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit. Photo ONU/P. Filgueiras

La situation en Afrique de l'Ouest s'est améliorée, selon l'envoyé de l'ONU

Le Représentant spécial de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, s'est félicité vendredi devant le Conseil de sécurité des « développements positifs » en matière de paix et de stabilité dans la région au cours des six derniers mois.

Il a souligné d'abord que la transition se poursuivait au Niger, où « des preuves sur le terrain montrent des avancées prometteuses vers un retour à l'ordre constitutionnel ». Il s'est également félicité que la crise alimentaire qui a frappé ce pays en raison de la sécheresse ait pu être endiguée « grâce aux efforts des autorités, assistées par l'ONU et la communauté internationale ».

Evoquant ensuite la Mauritanie, Saïd Djinnit a indiqué que le gouvernement avait entamé « un dialogue politique avec l'opposition ». Il a souhaité que ce dialogue soit maintenu et « conduise à une amélioration des relations entre les principaux acteurs politiques nationaux ».

A propos du Togo, le Représentant spécial a estimé que la situation restait tendue depuis les élections de mars dernier. Selon lui, il y a actuellement une « prise de conscience croissante au sein des parties prenantes que l'impasse actuelle ne sert ni la démocratie, ni le développement du pays. « J'ai été particulièrement encouragé par ma dernière mission au Togo, il y a quelques jours, au cours de laquelle les parties prenantes ont clairement exprimé leur souhait de renforcer la réconciliation », a-t-il déclaré.

Devant les membres du Conseil, Saïd Djinnit est ensuite revenue sur la situation en Guinée. Après avoir rappelé qu'il y a six mois la situation dans le pays était la principale préoccupation dans la région, il a estimé que « le ferme engagement des Guinéens en faveur du retour à la paix et la démocratie, combiné aux efforts de la communauté internationale, en particulier de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union africaine (UA) et de l'ONU, avait permis de rejeter le scepticisme politique et de faire reculer le désespoir ».

« Même si nous n'avons pas encore atteint le but ultime de la gouvernance démocratique en Guinée, nous restons confiants sur la possibilité d'y parvenir dans ce pays », a-t-il poursuivi, avant de souligner que la situation actuelle dans le pays, toujours fragile, « nécessitait le soutien continu de la communauté internationale ».

Il a ajouté que le Président élu, Alpha Condé, attendait désormais des partenaires internationaux de la Guinée qu'ils poursuivent leur aide et leur soutien. « Je souhaite obtenir le soutien du Conseil de sécurité aux attentes légitimes des autorités guinéennes », a-t-il demandé. Il a également salué Cellou Dalein Diallo, le candidat battu à la présidentielle, « pour avoir concédé sa défaite dans l'intérêt de la démocratie et de la réconciliation nationale ».

Dans son intervention, Saïd Djinnit a mis en avant le fait que les processus électoraux en Afrique de l'Ouest, en particulier les scrutins présidentiels, continuaient de générer de vives tensions dans les pays où ils se déroulent. « Le Bureau de l'ONU en Afrique de l'Ouest restera engagé dans les processus de transition démocratique dans la sous-région, qui inclut les élections, qui sont un outil efficace pour renforcer la démocratie, la cohésion nationale et créer les conditions du développement », a-t-il insisté.

En conclusion, le Représentant spécial de l'ONU a indiqué que son bureau poursuivrait le soutien qu'il apporte aux pays du Sahel, « afin qu'ils renforcent encore leur coopération régionale et s'attaquent aux menaces communes qui pèsent sur leur sécurité, dont le terrorisme ». Il a également souligné la coopération mise en place avec l'Office de l'ONU contre la drogue et le crime (ONUDC) pour renforcer la lutte contre le trafic de drogue en Afrique de l'Ouest, décrit aujourd'hui comme l'une des nouvelles plateformes du trafic international entre l'Amérique Latine et l'Europe.

« Je souhaite réitérer mon engagement et celui du Bureau de l'ONU en Afrique de l'Ouest à soutenir les difficiles succès obtenus dans la région et aider à préserver la sous-région de nouveaux conflits afin que les énergies et les ressources de ses peuples se concentrent sur le renforcement des gains démocratiques et jouissent des dividendes sociales et économiques de la paix », a-t-il conclu.