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Pakistan : la baisse des fonds menace l'aide aux victimes des inondations de l'été

Pakistan : la baisse des fonds menace l'aide aux victimes des inondations de l'été

Un enfant dans un camp de personnes déplacées par les inondations à Quetta, au Pakistan.
Alors que le Pakistan s'enfonce dans l'hiver et que des millions de déplacés continuent de rentrer dans leurs régions d'origine, l'ONU et ses partenaires ont averti vendredi que les besoins humanitaires des victimes des inondations de l'été demeuraient énormes, alors même que les ressources disponibles diminuaient drastiquement.

« Le manque de financement reste un défi considérable », a indiqué vendredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans un communiqué, précisant en particulier qu'il manquait 237millions de dollars pour assurer la poursuite des distributions d'aide alimentaire en janvier, à moins que de nouvelles contributions ne soient reçues d'ici là.

Evoquant ensuite le logement des victimes, OCHA a indiqué que du matériel pour la construction d'abris d'urgence avait été distribué à 47% des personnes ayant vu leurs maisons endommagées ou détruites par les inondations. Faute de fonds, les agences onusiennes ne pourront toutefois pas fournir d'aide à environ 800.000 ménages sans-abri.

Dans la province du Sind, les déplacés ont continué à rentrer dans leurs villages ces dernières semaines, à la faveur d'un retrait des eaux et d'une amélioration des conditions d'accès. Certaines zones restent néanmoins toujours sous l'eau.

Par ailleurs, sur les 4800 camps de déplacés répertoriés en octobre, 325 sont encore en place et accueillent environ 130.000 personnes. Selon OCHA, de nouveaux camps ont également été érigés dans des zones de retour par des déplacés qui ont réalisé avoir tout perdu après être rentrés chez eux.

Dans la province du Baloutchistan, la décrue a également facilité certains retours dans plusieurs districts, mais plus de 4300 familles vivent toujours dans des camps mis en place après les inondations.

Enfin au nord-est, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa (KPK), les retours se poursuivent, mais environ 170.000 familles sont toujours dans l'impossibilité de rentrer chez elles, en raison cette fois de l'insécurité due aux affrontements entre forces pakistanaises et insurgés Talibans.

Ces inondations qui ont frappé le Pakistan après le début de la mousson, fin juillet, ont été l'une des plus graves crises humanitaires à laquelle l'ONU et ses partenaires humanitaires aient eu à répondre. La catastrophe fait près de 2000 morts et plus de 20 millions de déplacés, sans-abri et exposés aux risques de malnutrition et de maladies.

Des millions de Pakistanais ont perdu leurs moyens de subsistance après que les crues ont submergé leurs villages, leurs villes et leurs cultures. 1,9 million d'entre eux ont aussi vu leurs foyers endommagé ou détruit.