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Côte d'Ivoire : le Conseil de sécurité, inquiet des violences, appelle au calme

Côte d'Ivoire : le Conseil de sécurité, inquiet des violences, appelle au calme

Le Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré jeudi inquiet des violences en Côte d'Ivoire et a appelé toutes les parties prenantes ivoiriennes à rester calmes et à éviter tout acte provocateur alors que le pays affronte une grave crise politique après le scrutin présidentiel du 28 novembre.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s’est déclaré jeudi inquiet des violences en Côte d'Ivoire et a appelé toutes les parties prenantes ivoiriennes à rester calmes et à éviter tout acte provocateur alors que le pays affronte une grave crise politique après le scrutin présidentiel du 28 novembre.

« Les membres du Conseil de sécurité sont profondément préoccupés par les violences, en particulier contre les civils en Côte d'Ivoire, et notamment par des informations sur des fusillades à Abidjan près de l’Hôtel du Golf », a dit la Présidence du Conseil dans une déclaration à la presse publiée à l'issue d'un exposé sur la situation par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Alain le Roy.

« Les membres du Conseil de sécurité condamnent dans les termes les plus vigoureux les actes de violence et sont alarmés par les informations sur de nombreux morts civils, de nombreux blessés et déplacés à travers la Côte d'Ivoire », a-t-elle ajouté. Le Conseil prévient « toutes les parties prenantes qu'elles seront tenues pour responsables des attaques contre les civils et seront traduites en justice, conformément au droit internationale et au droit humanitaire international. »

« Les membres du Conseil de sécurité appellent toutes parties prenantes ivoiriennes à exercer le maximum de retenue, à rester calmes, à résister aux actes provocateurs, à éviter toute violence et à travailler ensemble pour restaurer une paix durable », selon la déclaration.

Plus tôt, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a aussi lancé un appel à toutes les parties concernées pour qu'elles fassent preuve de retenue et de sang-froid et qu'elles évitent de commettre des actes qui pourraient compromettre les multiples efforts en cours en vue « de faire prévaloir la volonté du peuple du 28 novembre 2010 ».

Selon la presse, des dizaines de personnes ont été tuées et blessées dans des affrontements jeudi en Côte d'Ivoire entre partisans du Président sortant Laurent Gbagbo et ceux du Président élu Alassane Ouattara lors d'une tentative de marche sur la télévision d'Etat ivoirienne pro-Gbagbo, à l'appel de Ouattara.

Depuis l'annonce de cette marche, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, YJ Choi, a multiplié les initiatives pour que tout soit fait pour éviter la violence. « Il a rencontré toutes les parties ivoiriennes ainsi que des représentants du corps diplomatique pour souligner avec force que le respect de la volonté du peuple ivoirien exprimée le 28 novembre 2010 doit être assuré de manière démocratique et pacifique », a précisé l'ONUCI dans une déclaration.

Alassane Ouattara a été désigné vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par la Commission électorale indépendante et a été reconnu Président par la communauté internationale, dont l'ONU. Toutefois, le Président sortant Laurent Gbagbo s'est déclaré vainqueur et refuse de quitter le pouvoir.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré mercredi profondément préoccupé par l'impasse politique qui persiste en Côte d'Ivoire et a estimé que la situation prenait une tournure inquiétante.

« Le Secrétaire général réitère son appel à toutes les parties ivoiriennes et à leurs partisans leur demandant d’être patients et d’éviter toute action qui pourrait, accidentellement ou délibérément, provoquer de la violence », a dit jeudi un porte-parole de l’ONU, Fahran Haq, à New York en réponse à la question d’un journaliste. « Il souligne que dans l’environnement politique actuellement chargé de telles actions pourraient avoir des conséquences imprévisibles, y compris faire redémarrer la guerre civile ».

« Le Secrétaire général rappelle donc à ceux qui incitent ou commettent des violences et à ceux qui utilisent les médias dans ce but qu’ils seront tenus pour responsables de leurs actions », a encore dit le porte-parole.

« Nous sommes conscients que M. Laurent Gbagbo a dit qu’il voulait discuter avec le Président élu Alassane Ouattara sur un arrangement pour le partage du pouvoir. Mais le Secrétaire général a dit lundi aux Etats membres de l’Assemblée générale que cette option était inacceptable. L’élection a eu un clair vainqueur. Il a dit aux Etats membres que la volonté du peuple devait être respectée et qu’il ne fallait pas établir un dangereux précédent. »

Le porte-parole a précisé que près de 800 casques bleus et huit véhicules blindés étaient déployés pour assurer la sécurité de l’Hôtel du Golf, où réside le Président élu Ouattara, aux côtés de forces armées françaises de l’opération Licorne et les Forces Nouvelles du Premier ministre Guillaume Soro. Par mesure de précaution, l’ONUCI a également pré-positionné de l’eau potable, des réservoirs d’eau, des générateurs et du carburant dans l’Hôtel du Golf.