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L'ONU mobilise les donateurs pour son Fonds d'intervention humanitaire

L'ONU mobilise les donateurs pour son Fonds d'intervention humanitaire

Un avion du PAM.
Au terme d’une conférence de haut niveau du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) à New York, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a annoncé mardi que 59 donateurs avaient promis plus de 358 millions de dollars pour couvrir les activités du fonds en 2011.

« Je suis heureuse de voir une telle générosité en ces temps de difficultés économiques. Un tel soutien au CERF nous aide à atteindre rapidement ceux qui sont pris dans des crises, au moment même où ils ont le plus besoin d’assistance», a déclaré la Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos. L’ONU avait pour objectif de récolter 450 millions de dollars pour 2011.

Cette année a été marquée par les contributions de cinq nouveaux donateurs –le Kirghizistan, la Gambie, le Costa Rica, le gouvernement régional de Flandre, et Kimse Yok Mu (ONG turque) – et l’augmentation des dons de plusieurs autre pays, dont le Bangladesh, le Brésil, la Finlande, l’Indonésie, le Japon, le Koweït, la Nouvelle Zélande, Singapour et la Suisse. Environ 90% des contributions restent toutefois le fait de dix pays : Royaume-Uni, Pays bas, Suède, Norvège, Canada, Espagne, Irlande, Allemagne, Danemark et Australie.

Les contributions du secteur privé ou les contributions individuelles ont aussi augmenté cette année, pour atteindre 4,4 millions de dollars, quasiment deux fois plus que l’ensemble des dons privés reçus depuis la création du CERF en 2005 (2,4 millions).

« Le Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF) est l'un des meilleurs outils au monde pour la réponse aux catastrophes. Il est rapide. Il est efficace. Et surtout, il sauve des vies », a souligné mardi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

« Le CERF est devenue une partie de l'architecture humanitaire, distribuant des fonds de manière stratégique dans les premières heures des crises et permettant ainsi aux agences de l'ONU de commencer à travailler immédiatement », a-t-il ajouté.

Depuis sa création en 2005 par l'Assemblée générale pour améliorer la vitesse du financement humanitaire et permettre une répartition plus équitable des ressources, le CERF a alloué plus de 1,8 milliard de dollars pour aider des millions de personnes touchées par des crises humanitaires dans 78 pays de la planète.

« Ces fonds ont aidé les organismes de l'ONU à fournir des abris, de l'eau potable, des services de santé et de la nourriture à des centaines de milliers de personnes. Le CERF a aussi été au cœur de la réponse humanitaire de toutes les grandes crises », a souligné le Secrétaire général, avant de citer cette année, le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier en Haïti, les inondations dramatiques de l'été au Pakistan, mais aussi la famine au Sahel, l'empoisonnement d'enfants au plomb au Nigéria ou la lutte contre les criquets en Géorgie et à Madagascar.

« Le CERF apporte aussi l'équité », a encore estimé Ban Ki-moon. « Il veille à ce que nous puissions donner à toutes les urgences l'attention nécessaire, y compris aux soi-disant "crises oubliées", souvent sous-financées et éclipsées par les catastrophes qui attirent plus l'attention des médias », a-t-il souligné, citant cette fois le soutien du CERF au secteur de la santé en République centrafricaine ou l'aide alimentaire vitale accordée à 45.000 personnes à Djibouti.

Ban Ki-moon a salué la générosité des donateurs les années précédentes, en insistant sur le fait que l’ONU « valorise chaque contribution, chaque expression de solidarité internationale ». « Nous continuerons à travailler dur pour justifier votre soutien grâce à une gestion rigoureuse et transparente de ces fonds », a-t-il conclu.