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S'attaquer aux violences faites aux femmes, c'est aussi lutter contre la pauvreté

S'attaquer aux violences faites aux femmes, c'est aussi lutter contre la pauvreté

Des femmes font la cuisine dans un centre pour les victimes de violences sexuelles à Goma, en RDC.
A l'occasion du lancement lundi d'une campagne intitulée « 16 jours d'activisme contre les violence basées sur le genre », la Rapporteur spécial sur la violence contre les femmes, Rashida Manjoo, a souligné que la lutte contre ces violences participait aussi directement à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

« La violence contre les femmes est une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde, profondément ancrée dans les attitudes discriminatoires, dans les pratiques et les systèmes. La lutte contre les violences faites aux femmes a été considérées par beaucoup comme l'élément manquant des OMD », a déclaré lundi la Rapporteur spécial de l'ONU, lors d'un discours prononcé à Genève.

« De nouveaux défis ont émergé dans la lutte contre ces violences, en raison notamment de la crise économique et financière, de l'accélération de la dégradation environnementale ou de l'utilisation de la violence contre les femmes comme une arme de guerre dans les situations de conflits. Dans ce contexte, différentes formes de discrimination ont contribué à exacerber les violences contre les femmes », a-t-elle expliqué.

Les violences basées sur le genre se manifestent dès l'enfance et à toutes les étapes de la vie des femmes et des jeunes filles. Profondément lésées par des attitudes patriarcales à la maison ou à l'école, perpétuant le pouvoir masculin et renforçant les inégalités et la discrimination, ces violences compromettent la santé, la dignité et la jouissance des droits humains des femmes.

« Alors que des progrès considérables ont été accomplis pour la réalisation des OMD, l'inégalité structurelle envers les femmes persiste », a encore déploré le Rapporteur spécial, avant de recommander le développement de politiques d'éducation « pour donner aux jeunes filles la possibilité de prendre la parole et de lutter contre ces discriminations ».

« A cinq ans de l'échéance de 2015 pour la rélisation des OMD, s'attaquer aux inégalités et aux discriminations contre les femmes et renforcer la justice sur le genre sont des urgences », a insisté Rashida Manjoo.

« N'oublions pas que les violences affectent non seulement des millions de femmes mais les empêchent également de participer au développement de leur pays. C'est en plaçant les droits des femmes au centre de nos efforts que nous construirons un monde meilleur », a-t-elle conclu.