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Visite d'une haute responsable du HCR dans l'est de la RDC

Visite d'une haute responsable du HCR dans l'est de la RDC

Des soldats des forces armées congolaises.
La Haut commissaire assistante du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Janet Lim, effectue cette semaine une visite en République démocratique du Congo (RDC), alors que se poursuit sur le terrain l'opération « Bouclier de protection » de la Mission de l'ONU en RDC (MONUSCO) contre des groupes armés harcelant les populations civiles dans la province du Sud-Kivu.

« L'objectif de la visite est de réaffirmer l'engagement du HCR dans l'assistance et la protection des déplacés internes et des réfugiés, de poursuivre ces efforts en dépit des problèmes de sécurité, afin de renforcer la protection des populations civiles », indique le HCR dans un communiqué publié mardi.

Lors de cette visite débutant mardi et qui doit durer une semaine, Janet Lim se rendra dans différentes localités de l'est de la RDC, dans les provinces du Nord et du Sud Kivu où vivent près de 1,3 million de déplacés internes auxquels le HCR vient en aide.

Elle se rendra d'abord à Goma et dans le territoire de Masisi pour rencontrer des déplacés internes et des réfugiés rapatriés. Environ 430.000 Congolais ont en effet trouvé refuge dans les pays voisins.

La Haut commissaire assistante ira ensuite à Bukavu et à Uvira où elle accueillera un convoi de réfugiés congolais rentrant du Burundi. Elle visitera également plusieurs projets de réintégration des rapatriés dans leurs zones d'origine.

Dans son communiqué, le HCR souligne « la nécessité de préserver l'espace humanitaire et l'accès aux personnes concernées ». L'organisation onusienne précise qu'elle accorde « la plus grande importance à une collaboration étroite avec les autorités congolaises et au renforcement des capacités de ces dernières pour agir de concert avec l'ensemble des acteurs humanitaires déployés en RDC ».

Malgré une amélioration de la sécurité dans certaines régions du pays, qui a permis le retour de déplacés internes et de réfugiés, la persistance d'un climat d'insécurité et de violence envers les populations civiles continuent en effet d'engendrer de nouveaux déplacements, en particulier dans l'est du pays où plus d'un million de personnes ont été déplacées en 2009.

C'est pour mettre un terme à cette insécurité récurrente, qui s'est encore illustrée fin juillet-début août avec des viols de masse perpétrés dans le territoire de Walikale au Nord Kivu par des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des milices Maï-Maï, que se déroule depuis plusieurs semaines l'opération militaire « bouclier de protection ».

Lancée par la MONUSCO dans les zones de Minembwe, de Fizi et d'Uvira, dans la province du Sud-Kivu, l'opération doit « mettre un terme aux activités d'un certain nombre de groupes armés, dont les Forces républicaines et fédéralistes (FRF) et les FDLR qui harcèlent la population locale, les organisations humanitaires et ont même affronté les Forces armées de la République démocratique du Congo, FARDC ».

Dans un communiqué, la MONUSCO indique que cette opération « engageant des forces terrestres, aériennes et spéciales, composées de troupes issues de plusieurs contingents nationaux des pays contributeurs onusiens, se poursuit ». Elle ajoute que « des patrouilles actives interviennent aussi sur le lac Tanganyika pour empêcher que les voies navigables de l'Est de la RDC ne servent au ravitaillement des groupes armés ».

« Au total 900 soldats, s'appuyant sur six bases d'opérations temporaires soutenues par des forces spéciales, participent à cette opération qui vise à renforcer la sécurité des populations dans le Sud-Kivu », précise encore la mission.

A terme, l'opération « entièrement coordonnée avec les forces armées congolaises, doit permettre de créer les conditions favorables au retour des personnes déplacées et de prévenir l'infiltration et le ravitaillement des groupes armés à partir du lac Tanganyika », conclut la MONUSCO.