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Référendum au Soudan : arrivée du panel de l'ONU pour l'ouverture des inscriptions

Référendum au Soudan : arrivée du panel de l'ONU pour l'ouverture des inscriptions

Les trois membres du panel de l'ONU au Soudan.
Le panel de l'ONU chargé de surveiller les référendums d'autodétermination à venir au Soudan est arrivé dimanche dans le pays, alors que doivent débuter lundi les opérations d'enregistrement des électeurs dans les régions du Sud-Soudan et d'Abyei.

« L'inscription des électeurs représente une phase critique dans le processus électoral et nous suivrons ces opérations de très près pour voir comment elles sont menées », a indiqué l'ancien chef d'état de Tanzanie et chef du panel, Benjamin Mkapa.

« Nous espérons que tous les électeurs du Sud-Soudan, où qu'ils vivent, sauront se tourner vers la paix et s'inscrire pour le référendum. Nous savons que l'organisation de cette étape n'a pas été facile, à cause de la taille du pays et de l'ampleur du processus, mais nous restons confiants sur son bon déroulement », a-t-il ajouté.

Les opérations d'enregistrements des électeurs doivent démarrer 15 novembre et s'achever le 1er décembre. Elles se dérouleront dans près de 3000 sites répartis dans le nord et le sud du Soudan, ainsi que dans huit autres pays - Australie, Canada, Egypte, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Royaume-Uni et États-Unis.

Le 9 janvier prochain, les habitants du Sud-Soudan se prononceront sur l'indépendance de leur région, conformément à la mise en œuvre de l'Accord de paix global (ACP) qui a mis fin en 2005 à deux décennies de guerre entre le gouvernement centrale au nord et le Mouvement populaire de libération du Soudan au sud.

Un référendum distinct se déroulera le même jour dans la région centrale d'Abyei, où les habitants choisiront entre leur rattachement au nord ou au sud.

Le panel de l'ONU a été mis en place par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en réponse à une demande du gouvernement soudanais qui souhaitait renforcer la crédibilité des deux scrutins et faciliter la reconnaissance des résultats par les parties et la communauté internationale.

Cette visite est la deuxième effectuée par le panel, qui se compose aussi d'António Monteiro, ancien ministre des Affaires étrangères du Portugal, et de Bhojraj Pokharel, ancien Président de la commission électorale du Népal.

La semaine dernière, le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Alain Le Roy, a rappelé aux parties la pleine coopération de l'ONU dans les efforts déployés pour maintenir la paix et la stabilité dans le pays.

Après une visite de quatre jours, du 7 au 11 Novembre, Alain Le Roy a également souligné l'importance des referendums à venir et appelé toutes les parties concernées à assurer une issue positive aux discussions de haut niveau en cours sur le déroulement du référendum et sur ses suites.

Par ailleurs, le Représentant spécial conjoint de l'ONU et l'Union africaine dans la région du Darfour, Ibrahim Gambari, a indiqué dimanche que le processus visant à parvenir à une paix globale, à la sécurité et au développement dans cette région ravagée par la guerre civile, était maintenant entré dans une phase critique.

« Comme c'est le cas pour l'avenir du Sud-Soudan, d'importants efforts et une attention particulière sont nécessaires de la part des parties engagées dans l'assistance au peuple soudanais pour relever les défis au Darfour », a-t-il souligné lors d'une conférence de presse dans la capitale soudanaise, Khartoum.

« Toutefois, cette assistance n'aura de sens et ne sera pérenne qu'à condition que les parties soudanaises montrent leurs capacités de leadership et prennent des décisions audacieuses et rapides pour améliorer les chances de paix durable au Darfour », a-t-il encore estimé.

Il a également rappelé que le Médiateur conjoint ONU-UA pour le processus de paix au Darfour, Djibril Bassolé, et le gouvernement du Qatar avaient réalisé des progrès considérables dans les négociations entre le gouvernement soudanais et les rebelles du Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE).

Dans le cadre de ce processus, l'équipe de médiation a invité les représentants de la société civile du Darfour, des personnes déplacées internes (DPI) et des réfugiés à se rendre dans la capitale du Qatar, Doha, pour apporter leur contribution directe à la recherche de la paix.

Ibrahim Gambari a également précisé que de nouvelles consultations étaient programmées au Darfour, avec le soutien et la participation de la MINUAD, pour approfondir les discussions avec la population, dans la perspective de la poursuite des pourparlers de Doha.

Il a aussi exprimé sa vive inquiétude face au regain de tension et à la reprise des combats entre forces gouvernementales et éléments armés du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) et de la faction Abdul Wahid de l'Armée de libération du Soudan (SLA-AW).

« J'appelle toutes les parties à s'abstenir de toute nouvelle action militaire offensive et à respecter le droit international humanitaire. Cela inclut la nécessité de permettre à la Mission ONU-UA au Darfour (MINUAD) et à la communauté humanitaire d'accéder sans entrave à tous les lieux où de récents combats ont éclaté pour évaluer les besoins des populations civiles déplacées et leur fournir une assistance si nécessaire », a-t-il conclu.