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Myanmar : des experts appellent à la libération de 2.200 prisonniers politiques

Myanmar : des experts appellent à la libération de 2.200 prisonniers politiques

Aung San Suu Kyi.
Quatre experts de l'ONU ont appelé vendredi le gouvernement du Myanmar à libérer plus de 2.200 prisonniers d'opinion qui sont toujours détenus en prison « pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d'opinion et d'expression ou leur droit à la liberté d'association et de réunion ».

Dans un communiqué commun, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, Tomás Ojea Quintana, le Rapporteur du Groupe de travail sur la détention arbitraire, El-Hadji Malick Sow, le Rapporteur spécial sur le droit à la liberté d'opinion et d'expression, Frank La Rue, et la Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits de l'homme, Margaret Sekaggya, estiment que les libérations de prisonniers politiques seraient « une étape centrale vers la réconciliation nationale ». Ils appellent en particulier à libérer l'opposante et prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, « immédiatement et sans condition ».

En dépit des messages répétés de plusieurs responsables de l'ONU qui ont qualifié « d'arbitraire » la détention d'Aung San Suu Kyi, « le gouvernement n'a pas accéléré sa libération », ajoutent les experts. Ils exhortent donc le gouvernement à examiner les recommandations déjà formulées, en particulier l'avis du Groupe de travail sur la détention arbitraire et les propositions du Rapporteur spécial sur le Myanmar.

Selon les termes de la condamnation d'Aung San Suu Kyi prononcée par une cour du Myanmar, sa peine d'assignation à résidence se termine en effet ce samedi 13 novembre. Les experts demandent donc « instamment au gouvernement de veiller à ce que toutes les restrictions sur ses déplacements et activités soient bien levées » à cette date.

Evoquant également les élections du 7 novembre, les premières organisées depuis deux décennies dans le pays, les experts ont estimé qu'elles « ne répondaient pas aux normes internationales », notamment parce que « les médias avaient été empêché de les couvrir».

« Beaucoup de gens à travers le monde ont appelé le gouvernement du Myanmar à libérer tous les prisonniers d'opinion avant les élections, afin de rendre le processus plus inclusif, ouvert et transparent. Cela n'a pas eu lieu. Cela doit donc se produire maintenant si l'on veut avoir quelque espoir de réconciliation nationale », ont-il conclu.