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La reprise économique mondiale est volatile et inégale selon le BIT

La reprise économique mondiale est volatile et inégale selon le BIT

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« Au premier semestre 2010, la reprise de l'emploi a été très inégale selon les secteurs d'activités et cette tendance devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année », souligne une nouvelle étude du Département des activités sectorielles du Bureau international du Travail (BIT) rendue publique mercredi.

Le nouveau rapport, qui analyse des données concernant 13 secteurs d'activité dans 51 pays développés et en développement, met en lumière de fortes disparités en fonction des secteurs d'activité. Ainsi, si les secteurs de la construction et de la production manufacturée ont perdu plus de cinq millions d'emplois cumulés au premier trimestre 2010, celui de la santé en a créé près de 2,8 millions durant la même période.

« En 2010, l'économie mondiale semble être entrée dans une nouvelle phase, marquée par des situations de plus en plus disparates et par une certaine volatilité. L'incertitude sur la stabilité de la reprise reste forte », a expliqué la Directrice du Département des activités sectorielles du BIT, Elizabeth Tinoco, lors de la présentation du rapport.

« Ces tendances sont également observées dans divers secteurs et varient d'un pays à l'autre. Nous ne faisons pas seulement ce constat dans les pays développés, mais aussi dans de solides économies émergentes comme la Chine, l'Afrique du Sud ou le Brésil », a-t-elle ajouté.

Le rapport du BIT montre également qu'à côté de la perte nette d'emplois dans les secteurs de la construction et des produits manufacturés, la reprise économique se dessine lentement dans le commerce de gros et de détail, dans les transports et dans les communications, qui restent toutefois très dépendants des marchés intérieur et mondial. Cette volatilité persiste également dans le secteur des intermédiaires financiers, souligne le BIT.

« Globalement, les niveaux d'emploi au premier trimestre 2010 étaient inférieurs de 1,4% à ceux de 2009 à la même période. Ils se sont légèrement améliorés au deuxième trimestre 2010 », indique encore l'étude de l'agence onusienne, qui indique toutefois que l'industrie subit encore des restructurations, en particulier aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

Le BIT montre aussi que tous les secteurs ne perdent pas d'emplois. « En dépit des coupes dans les dépenses budgétaires annoncées par de nombreux pays, les niveaux d'emploi dans l'éducation, la santé et la fonction publique continuent d'augmenter au premier semestre 2010, bien que plus lentement », précise-t-il.

L'éducation a notamment créé près de 138.000 emplois au deuxième trimestre 2010, après en avait gagné près de 240.000 au trimestre précédent. L'administration publique en a créé près de 134.830 par rapport à 2009. L'hôtellerie-restauration connaît aussi une hausse de 1,5% au deuxième trimestre 2010 par rapport à 2009, tout comme l'immobilier, la location et les services aux entreprises, qui ont connu une hausse des embauches de 1,1%. Du côté de l'agriculture en revanche, une certaine volatilité est observée au niveau de l'emploi mondial, avec une baisse de 1,1% au premier trimestre 2010 par rapport à 2009.

L'étude du BIT analyse également l'évolution des marchés de l'emploi dans le monde, en termes de durée du travail. Elle montre qu'après avoir continué de décliner en 2009, la durée du travail s'est allongée à nouveau aux premier et deuxième trimestres 2010 dans presque tous les secteurs, à l'exception de l'agriculture, de la sylviculture et de la pêche.

Pour conclure, le BIT ne prévoit pas de changements majeurs d'ici fin 2010, estimant que le marché mondial du travail restera « incertain et volatile » dans tous les secteurs au deuxième semestre 2010.

« L'une des incertitudes auxquelles nous devons faire face concerne la consommation des ménages dans les pays développés : va-t-elle rester faible ou va-t-elle augmenter? C'est la même chose pour les plans de relance budgétaire: quels seront leur impact sur l'économie? La forme et l'ampleur de la reprise dépendront beaucoup de l'évolution de ces tendances », a conclu Elizabeth Tinoco.