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PNUE : le G20 peut jouer un rôle clé dans la transition vers une économie verte

PNUE : le G20 peut jouer un rôle clé dans la transition vers une économie verte

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A quelques jours de l'ouverture à Séoul d'une réunion du G20 qui rassemble les 7 pays les plus industrialisés, la Russie et douze des principaux pays émergents, le Directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Achim Steiner, a appelé le G20 à jouer un rôle décisif dans la transition vers une économie verte.

A quelques jours de l'ouverture à Séoul d'une réunion du G20 qui rassemble les 7 pays les plus industrialisés, la Russie et douze des principaux pays émergents, le Directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Achim Steiner, a appelé le G20 à jouer un rôle décisif dans la transition vers une économie verte.

« Il y a un an, lors du G20 de Londres, les dirigeants ont articulé leur vision d'une relance économique verte, inclusive et durable. A Séoul, cette vision doit évoluer, pour ne plus concerner seulement une relance, mais une croissance économique verte, inclusive et durable », a dit M. Steiner dans un point de vue publié mardi dans un journal coréen, Joong Ang Daily.

« Le G20 a pris des mesures pour stabiliser les banques et contrer la crise financière et économique. Mais qu'en est-il du rôle futur du G20 dans la mise en œuvre d'une transition fondamentale vers une économie mondiale plus durable, qui va au-delà de la conception étroite actuelle de la richesse et du PIB ? » s'interroge le patron du PNUE.

Selon lui, il y a « des signes encourageants », notamment le fait que « pour la première fois, près d'une centaine de chefs d'entreprises multinationales du secteur privé sont aussi à Séoul pour tenter d'apporter leur contribution et peser sur le résultat de la rencontre des dirigeants mondiaux ».

« La finance et le commerce sont les deux thèmes principaux sur lesquels les chefs d'entreprises se pencheront, mais ils s'interrogeront aussi sur les manières de promouvoir la croissance verte et la responsabilité sociale », souligne Achim Steiner. Or selon lui, « les réflexions sur les moyens d'éviter de nouvelles crises économiques doivent également inclure les moyens d'éviter les conséquences du changement climatique, de la dégradation de l'environnement et de la surexploitation non pérenne des ressources naturelles de la planète ».

Le Directeur du PNUE note notamment qu'un « nombre croissant de banques et fonds de pension perçoivent les risques croissants que la perte d'écosystèmes, comme celles des forêts et des zones humides, fait peser sur leurs investissements ». Il note aussi qu'un nombre croissant d'entreprises voient désormais les interruptions des chaînes d'approvisionnement et d'autres défis liés aux catastrophes naturelles à répétition « comme une menace plus grande que celle du terrorisme international ».

Pour Achim Steiner, cette prise de conscience et ce changement de perception est en partie lié aux résultats de la mise en place ces dernières années, à l'initiative des ministres de l'Environnement du G8 et de cinq pays en développement, du système de comptabilité environnementale baptisé Economie des écosystèmes et la biodiversité (EEB), qui inclut les données liées à l'état de l'environnement dans l'évaluation des perspectives économiques.

Lors de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique qui s'est tenue en octobre, à Nagoya, au Japon, le PNUE a d'ailleurs publié le premier rapport mondial sur les EBB, montrant les milliers de milliards de dollars en jeu à l'échelle de la planète, si les écosystèmes et les ressources naturelles sont protégés ou détruits.

Dans son point de vue, Achim Steiner salue donc les initiatives prises par certains pays qui entendent intégrer « l'économie de la nature » dans l'élaboration de leurs politiques de développement, en établissant leurs propres EBB, à l'instar du Brésil, de l'Inde, des Etats de l'Union européenne ou du Japon. Il rappelle aussi que le PNUE, en partenariat avec la Banque mondiale, va aider 10 pays en développement à établir leur propre comptabilité environnementale.

Dans ce contexte, le chef du PNUE appelle les dirigeants des pays du G20 à l'action. « En agissant de concert et dans la coopération, le G20 dans son ensemble a le potentiel de devenir un outil essentiel à cette transition » vers une économie inclusive et durable. « Elle ne sera possible que si les politiques publiques et les investissements du secteur privé vont dans le même sens, afin de relever les défis à court terme, avec une vision à long terme pour une économie verte, qui bénéficient au plus grand nombre et pas seulement à quelques-uns », a-t-il conclu.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, était quant à lui en route mardi pour la Corée du Sud, où il participera au Sommet du G20, a indiqué un porte-parole de l'ONU à New York.