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Haïti : l'ONU se prépare au pire face à l'ouragan Tomas

Haïti : l'ONU se prépare au pire face à l'ouragan Tomas

Dans la perspective de l'ouragan Tomas, les agences humanitaires ont appelé la population à se mettre à l'abri.
« C'est la course contre la montre, il n'y a pas une minute à perdre », a insisté vendredi à Genève la porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Elisabeth Byrs, lors d'une conférence de presse à Genève, alors que l'ouragan Tomas a commencé à toucher Haïti dans la nuit de jeudi à vendredi.

« C'est la course contre la montre, il n'y a pas une minute à perdre », a insisté vendredi à Genève la porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Elisabeth Byrs, lors d'une conférence de presse à Genève, alors que l'ouragan Tomas a commencé à toucher Haïti dans la nuit de jeudi à vendredi.

Depuis plusieurs jours déjà, les autorités haïtiennes, les agences onusiennes et les organisations non gouvernementales présentes sur le terrain se préparaient à l'arrivée de Tomas, dont les vents atteignent les 130 km/h.

Des inondations meurtrières et des glissements de terrain constituent les principales menaces. « Haïti a un sérieux problème de déforestation et avec le vent et la pluie, il n'y a rien pour retenir l'eau et la boue, ce qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour la population, en premier lieu celle des côtes et celle vivant dans des abris provisoires à Port-au-Prince », a souligné Elisabeth Byrs.

Selon OCHA, combinées aux mauvaises conditions sanitaires dans de nombreuses parties du pays, les inondations risquent également de provoquer une accélération de la propagation de l'épidémie de choléra qui frappe déjà l'île depuis plusieurs semaines. Elle a déjà fait 442 morts, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recense également 6.742 cas de contagions. L'OMS a d'ores et déjà acheminé des kits de santé d'urgence pour traiter jusqu'à 10.000 personnes.

Depuis jeudi, l'alerte rouge a été décrétée sur l'ensemble du territoire. Les autorités haïtiennes ont également ordonné la fermeture des écoles et évacué une partie des camps érigés après le séisme de janvier, où vivent en temps normal plus d'un million de personnes.

L'Organisation internationale des migrations (OIM) a indiqué que plus de 2.000 personnes avaient été évacuées du camp « Corail Cesselesse », le plus grand camp de la région de Port-au-Prince. Les femmes et les enfants ont été relogés en priorité dans un hôpital désaffecté à proximité, mais environ 4.000 personnes ont préféré rester dans le camp pour protéger leurs biens.

De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a prépositionné des stocks d'aide alimentaire dans 32 centres d'urgence répartis sur l'ensemble du territoire. Les stocks permettent de nourrir 1,1 million de personnes pendant six semaines. Une barge a également été acheminée sur l'île pour distribuer l'aide alimentaire en cas de coupure des axes de circulation. Le PAM a également livré 40.000 repas aux hôpitaux du pays.

Enfin, devant les risques de coupures des moyens de communications sur l'île, l'Union internationale des télécommunications (UIT) a installé ces derniers jours 30 terminaux de téléphonie satellite à travers le pays, un réseau autonome qui permettra d'organiser la réponse à l'ouragan.

Ces derniers jours, les autorités ont également multiplié les messages d'alerte à la population, appelant les Haïtiens à se préparer à l'arrivée de Tomas, en renforçant les abris dans les camps de déplacés ou en rejoignant des habitations de proches s'ils en ont la possibilité.

Selon la presse, jeudi soir, quelques heures avant l'arrivée de l'ouragan, le Président René Préval est intervenu une nouvelle fois sur la radio nationale pour appeler ses compatriotes à prendre toutes les précautions nécessaires et à suivre les consignes de sécurité et d'évacuation. « Protéger vos vies », a-t-il déclaré.