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Séisme, choléra, tempête tropicale, Haïti doit gérer trois situations d'urgence

Séisme, choléra, tempête tropicale, Haïti doit gérer trois situations d'urgence

Des enfants haïtiens.
Le gouvernement d'Haïti, les agences humanitaires et la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) intensifiaient jeudi leurs efforts à l'approche de la tempête tropicale Tomas, qui devait frapper le pays vendredi et qui pourrait affecter jusqu'à un demi-million de personnes, en particulier sur la côte sud.

Cette nouvelle situation d'urgence vient s'ajouter à la récente épidémie de choléra en Haïti, alors que le pays continue de se relever lentement du séisme dévastateur du 12 janvier. Depuis samedi dernier, les autorités haïtiennes, en partenariat avec la MINUSTAH, ont élaboré des plans d'urgence pour faire face à la tempête tropicale.

Mobilisation des stocks d'aide alimentaire, prépositionnement d'équipes de secours d'urgence et de matériels (camions, eau, abris, etc) dans le sud en prévision de coupures des voies de communication, distribution de bâches et de cordes dans les camps de déplacés pour renforcer les abris, lancement d'une vaste campagne de sensibilisation de la population aux risques d'inondations, appel aux déplacés du tremblement de terre les plus exposés à rejoindre provisoirement des refuges solides, si possible chez des proches, toutes les mesures sont prises pour tenter de limiter l'impact de la tempête tropicale, dont la trajectoire ne cesse de changer.

Selon les dernières mises à jour des météorologistes, reprise par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), « il existe une forte probabilité que de graves inondations se produisent, surtout dans les zones côtières, mais aussi ailleurs dans le reste du pays ».

« En dépit des préparatifs et du prépositionnement de tous les stocks existants, l'ampleur potentielle de ce désastre nécessite de lancer un appel urgent pour la fourniture de matériel supplémentaire », a indiqué le Coordonnateur humanitaire de l'ONU dans le pays, Nigel Fisher.

Parmi les besoins prioritaires identifiés par les autorités haïtiennes et l'ONU figurent du matériel pour renforcer les abris d'urgence de 20.000 familles, 80.000 trousses d'hygiène familiale, 5.000 kits de purification d'eau, 5 millions de sachets de sels de réhydratation orale pour le traitement du choléra, des citernes et des réservoirs pour l'eau propre, des unités de traitement et d'assainissement et 200 tentes pour les centres d'urgence de traitement du choléra et du matériel de communications radios.

« Nous craignons que de graves inondations transforment une situation déjà difficile en Haïti, en une situation encore plus difficile. L'épidémie de choléra se propage principalement par l'eau contaminée. Les mauvaises conditions sanitaires dans de nombreuses régions du pays, combinées avec les inondations sont des facteurs susceptibles d'accélérer la propagation de l'épidémie », a poursuivi Nigel Fisher, avant d'estimer que « cette tempête pourrait avoir un impact considérable sur le pays, alors même que la priorité est la reconstruction du pays après le séisme de janvier et le redressement économique et social ».

« Avec cette tempête, nous sommes ramenés en l'arrière, en urgence. Nous demandons donc à la communauté internationale de nous aider à nous préparer du mieux que nous pouvons. Aider le gouvernement à gérer trois situations d'urgence en même temps, c'est un énorme défi et il n'y a pas un moment à perdre », a-t-il conclu.