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Un expert de l'ONU appelle à lutter contre le racisme et la xénophobie

Un expert de l'ONU appelle à lutter contre le racisme et la xénophobie

Le rapporteur spécial Githu Muigai.
« Le racisme et la xénophobie ne sont pas des problèmes qui datent d'hier, ils restent un immense défi aujourd'hui », a souligné lundi le Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance, Githu Muigai, à l'occasion d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York.

« Qu'il s'agisse de membres d'une minorité ethnique attaqués ou tués dans un conflit, d'individus soumis à des interpellations, des fouilles, des interrogatoires ou des arrestations en raison de leurs croyances religieuses ou de leur appartenance ethnique, de migrants, de réfugiés ou de demandeurs d'asile qui font face à de la discrimination quotidienne à cause de leur statut, ou de joueurs de football insultés pour leur couleur de peau, tous ces cas confirment, malheureusement, la véracité de ma déclaration », a-t-il ajouté.

Evoquant ensuite le problème de l'incitation à la haine raciale ou religieuse, Githu Muigai a souligné que « questionner et critiquer vigoureusement les doctrines religieuses et leurs enseignements sont des actes parfaitement légitimes, qui constituent une partie importante de l'exercice du droit à la liberté d'expression et à la liberté de religion ».

Il s'est toutefois dit « préoccupé » par les actes de violence et de discriminations perpétrés contre des individus sur la base de leur religion ou de leurs convictions, par les attaques contre des sites religieux, par le profilage sur des considérations religieuses et ethniques, par les stéréotypes négatifs véhiculés sur certaines religions, leurs adeptes et leurs symboles.

Le Rapporteur spécial a donc appelé à se concentrer sur la manière de lutter efficacement contre la haine raciale ou religieuse, qui constitue selon lui, « une incitation à la discrimination, l'hostilité et la violence ».

« Il est essentiel d'inscrire le débat, et ensuite l'action, dans le cadre légal international existant », a-t-il estimé, ajoutant qu'il était aussi « préoccupé par la tendance profondément ancrée à voir les migrations humaines comme un problème et une menace pour la cohésion sociale ».

« Les migrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile, quelque soit leur statut, ont droit à tous leurs droits fondamentaux et ceux-ci doivent être protégés par l'État dans lequel ils vivent, sans discrimination », a encore insisté Githu Muigai, avant d'exhorter les États à s'assurer que leurs politiques migratoires sont toujours conformes au droit international.

Le rapporteur spécial a continué en rappelant qu'« aucun Etat n'est à l'abri de partis politiques, de mouvements ou de groupes extrémistes », rappelant que « le racisme pouvait encore conduire à des génocides, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité ».

« En s'appuyant sur la déshumanisation de l'autre, un discours de haine peut devenir un outil efficace en temps de conflit pour inciter les gens à commettre des actes de violence, y compris des meurtres, contre des individus ou des groupes spécifiques d'individus », a-t-il encore poursuivi.

Le Rapporteur spécial de l'ONU a donc appelé aussi les États « à faire preuve de vigilance contre les groupes extrémistes et à élaborer des législations nationales solides ». « Les États doivent veiller à ce que leur législation intègre pleinement les dispositions de l'article 4 de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale », a-t-il conclu, un article qui impose aux États de condamner et d'interdire les organisations et les activités incitant à la discrimination raciale.