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L'UNESCO inquiète des menaces qui pèsent sur le patrimoine audiovisuel

L'UNESCO inquiète des menaces qui pèsent sur le patrimoine audiovisuel

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Devant les menaces qui pèsent sur le patrimoine audiovisuel mondial, dont une partie est en voie de disparition, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a appelé mercredi à redoubler d'efforts pour inverser la tendance générale à négliger et laisser se dégrader des enregistrements audio et vidéo aussi éphémères qu'essentiels au patrimoine humain.

Devant les menaces qui pèsent sur le patrimoine audiovisuel mondial, dont une partie est en voie de disparition, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a appelé mercredi à redoubler d'efforts pour inverser la tendance générale à négliger et laisser se dégrader des enregistrements audio et vidéo aussi éphémères qu'essentiels au patrimoine humain.

Dans un message adressé à l'occasion de la Journée mondiale du patrimoine audiovisuel créée en 2005 pour sensibiliser le grand public sur l'importance de protéger et préserver les documents audiovisuels, la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a rappelé que les enregistrements audiovisuels - film, vidéo, radio - étaient « le reflet de la créativité humaine » et constituaient « un témoignage de l'histoire des hommes ».

Elle a mis en garde contre les risques de voir une partie de ce patrimoine audiovisuel mondial disparaître, soulignant qu'il était « impératif d'en assurer la survie ».

« Une trop grande partie a déjà été perdue, pour cause de méconnaissance de sa valeur, de détérioration de composants chimiques ou encore d'obsolescence », a-t-elle expliqué, avant de s'inquiéter que « la disparition de ce patrimoine représenterait un appauvrissement irrémédiable de la mémoire du monde ».

La Directrice de l'UNESCO a également rappelé que les futures générations pourraient ne pas avoir l'occasion de découvrir des moments essentiels de l'histoire humaine, comme le premier alunissage en 1969 ou la sortie de prison en 1990 de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela.

« De tels instants sont gravés dans l'esprit de ceux qui en ont été les témoins à l'époque, mais les futures générations pourront-elles les vivre à leur tour avec la même sensation d'immédiateté ? », s'est-elle interrogé.

En partenariat avec le Conseil de coordination des associations d'archivage audiovisuel et d'autres entités spécialisées dans la préservation du patrimoine audiovisuel, l'UNESCO a pris la tête de l'action en faveur de la préservation et du partage des enregistrements audiovisuels, à travers son Programme « Mémoire du monde » lancé 1992, et son « Registre international de la Mémoire du monde », instauré en 1997.

Ces deux initiatives visent à sensibiliser la communauté internationale à la richesse du patrimoine documentaire, à la nécessité d'assurer sa conservation pour les générations futures et à le rendre accessible à un large public. Le registre établit la liste de toutes les collections documentaires identifiées par l'UNESCO à travers le monde ; il contient à l'heure actuelle près de 200 éléments considérés comme appartenant au patrimoine documentaire universel, y compris audiovisuel.

« Sauver le patrimoine audiovisuel du monde, c'est préserver notre mémoire collective et garantir sa transmission aux futures générations, pour comprendre le passé et façonner l'avenir commun, un avenir qui repose sur le dialogue et la compréhension », a encore rappelé Irina Bokova dans son message délivré à l'occasion de cette Journée mondiale.

« J'invite les États membres, les commissions nationales, les organisations non gouvernementales et les institutions publiques et privées à prendre acte de l'importance que revêt le patrimoine audiovisuel, à sensibiliser le grand public et à soutenir l'action entreprise pour le préserver, en tant que témoignage du passé pour les générations futures », a-t-elle conclu.