Drogue : un expert de l'ONU dénonce l'inefficacité de la répression pénale

A l'occasion de la présentation de son dernier rapport devant l'Assemblée générale de l'ONU, il a lancé un appel aux gouvernements et aux organisations internationales pour qu'elles adoptent en priorité une approche qui place les droits de l'homme au centre des politiques de contrôle des drogues.
« Il est clair que beaucoup plus doit être fait pour placer les droits de l'homme au cur de la question du contrôle des drogues », a estimé Anand Grover, expliquant que « la criminalisation de l'usage de drogues, soi-disant pour décourager la consommation, la possession et le trafic, a échoué ».
Le Rapporteur spécial a ensuite appelé « instamment » les États et la communauté internationale à adopter des stratégies visant à réduire les méfaits de la consommation et à décriminaliser ou dépénaliser la consommation et la détention de drogues.
« Des violations flagrantes du droit à la santé se produisent parfois au nom de traitement contre la toxicomanie, avec certains Etats qui font la promotion de programmes de cure obligatoires, incluant du travail forcé, de l'isolement et des traitements expérimentaux, sans tenir compte de la nécessité d'obtenir un consentement éclairé », a-t-il poursuivi, avant de regretter que « le système international actuel de lutte contre la drogue conduise aussi à refuser à des millions de patients un accès aux médicaments et aux traitements palliatifs ».
« Un écart alarmant de disponibilité des traitements et médicaments existe entre le monde développé et le monde en développement », a ensuite souligné Anand Grover, expliquant cette situation par la persistance de législations restrictives et répressives, en particulier pour la distribution de traitements à base d'opiacés.
« Le système actuel de contrôle international des drogues est inefficace, et la réforme doit être entreprise à tous les niveaux politiques », a conclu le Rapporteur spécial.