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Ban Ki-moon appelle l'Europe à ne pas faire des immigrés des boucs émissaires

Ban Ki-moon appelle l'Europe à ne pas faire des immigrés des boucs émissaires

Le Secrétaire général Ban Ki-moon devant le Parlement européen à Strasbourg, en France.
Dans un discours prononcé mardi devant le Parlement européen à Strasbourg, en France, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé l'Europe à ne pas faire des immigrés musulmans des boucs émissaires, dans cette période de tensions économiques et sociales.

« Les immigrés aujourd'hui souffrent de manière disproportionnée, que ce soit à l'intérieur de l'Europe ou ailleurs. Ils souffrent du chômage, de discrimination et de manque d'opportunités à l'école et dans le monde du travail. Mais une tendance encore plus dangereuse est en train d'émerger. Une nouvelle politique de polarisation. Certains jouent sur les peurs des gens. Ils cherchent à invoquer des valeurs de gauche pour des causes qui ne le sont pas », a dit le Secrétaire général dans ce discours devant les parlementaires européens.

« Ils accusent les immigrés de violer les valeurs européennes. Mais trop souvent, ce sont ces accusateurs qui corrompent ces valeurs et ainsi le concept même de citoyen de l'Union européenne", a-t-il ajouté.

« Les chapitres les plus sombres de l'Europe ont été écrits dans un tel langage. Aujourd'hui les cibles principales sont les immigrés de foi musulmane. L'Europe ne peut pas se permettre les clichés qui ferment les esprits et nourrissent la haine. Et le monde ne peut pas se permettre d'une Europe qui agit ainsi », a affirmé Ban Ki-moon.

Selon le Secrétaire général de l'ONU, « l'Europe moderne est fondée sur les droits de l'homme et sur des valeurs empreintes d'humanité". "Notre ambition est donc celle d'un continent uni, et non divisé par des différences ethniques ou religieuses. Une Union dans laquelle tous les enfants, quelle que soit l'origine de leurs parents, ont les mêmes chances de réussite. Une Union forte, unie, dynamique pour le XXIe siècle », a-t-il dit.

Le Secrétaire général a déclaré qu'il comprenait les difficultés rencontrés par de nombreux Européens. « Les emplois sont rares. Les tensions sont élevées. Les gens souffrent, sont en colère et déçus. Cela a entraîné une érosion de la confiance dans les institutions, dans les dirigeants et entre voisins », a-t-il souligné. « C'est une période d'épreuves, même dans une région prospère comme l'Europe. Je pense que nous pouvons la surmonter ».

Il a déclaré sa « confiance dans le modèle européen, dans l'Europe qui représente non seulement une entité géographique, mais aussi un idéal. Nous traversons des temps difficiles. C'est justement parce qu'ils sont difficiles, que nous devons continuer à faire preuve de solidarité ».

Il a appelé les parlementaires européens à faire preuve de leadership et de solidarité aussi bien en Europe qu'au-delà.