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OMS : l'impact des maladies tropicales négligées peut être réduit

OMS : l'impact des maladies tropicales négligées peut être réduit

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« La misère et les handicaps causés par un groupe de maladies infectieuses chroniques, que l'on retrouve presque exclusivement dans les populations très pauvres, pourraient aujourd'hui être substantiellement réduits », souligne un rapport publié jeudi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

« La misère et les handicaps causés par un groupe de maladies infectieuses chroniques, que l'on retrouve presque exclusivement dans les populations très pauvres, pourraient aujourd'hui être substantiellement réduits », souligne un rapport publié jeudi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Intitulé « Travailler pour limiter l'impact global des maladies tropicales négligées », l'étude se penche sur 17 maladies tropicales négligées qui prospèrent dans les milieux sociaux pauvres, où les logements sont souvent de qualité inférieure, l'environnement insalubre, avec la présence d'insectes et d'animaux vecteurs de propagation de ces maladies.

« Ce sont des maladies débilitantes et souvent terribles, qui sont pourtant acceptées comme si elles faisaient partie de la misère et de la pauvreté », a souligné la Directrice de l'OMS, Margaret Chan. « Les stratégies énoncées dans le présent rapport sont une percée. Si elles sont largement mises en œuvre, elles peuvent réduire considérablement le fardeau de ces maladies, en provoquant une rupture des cycles d'infection et d'invalidité et en permettant l'élimination de certaines des raisons qui maintiennent les gens dans la pauvreté ».

Les conséquences des infections par ces maladies tropicales négligées à long terme varient, mais les plus graves provoquent des cécités, des cicatrices disgracieuses, des ulcères, des douleurs chroniques, des déformations des membres, des altérations du développement mental et physique ou des dommages aux organes internes. Dans 149 pays de la planète, ces maladies sont endémiques et portent atteintes à la vie d'au moins un milliard de personnes.

« Les preuves sont désormais accablantes. Les interventions existantes, qui incluent la prise de traitements simples et efficaces, ont un réel impact. En étendant la couverture de ces traitements, on peut aujourd'hui prévenir l'apparition de beaucoup de ces maladies. C'est une occasion unique pour éradiquer certaines maladies très anciennes », a encore insisté Margaret Chan.

Comme le met en avant le rapport de l'OMS, c'est le manque de ressources qui longtemps été un problème pour lancer des campagnes à l'attention de larges populations très pauvres. Cet obstacle tend toutefois de plus en plus à être surmonté par les dons de médicaments de l'industrie pharmaceutique. Jeudi, à l'occasion du lancement du rapport de l'OMS, plusieurs laboratoires internationaux ont d'ailleurs annoncé de nouveaux engagements pour des traitements contre la lèpre, l'helminthiase qui touche les enfants en Afrique, la leishmaniose, l'ulcère de Buruli, la maladie de Chagas ou la filariose lymphatique.

Selon le rapport de l'OMS, les activités entreprises ces dernières années pour atténuer l'impact des maladies tropicales négligées donnent des résultats sans précédent. Des traitements par chimiothérapie préventive ont ainsi été offerts à 670 millions de personnes en 2008. Grâce à l'éducation sanitaire et à la prévention, la dracunculose, également appelée « maladie du ver de Guinée », est sur le point d'être éradiquée. Le nombre de cas déclarés de maladie du sommeil a diminué drastiquement, pour atteindre son plus bas niveau en 50 ans. Au rythme actuel, la filariose lymphatique pourrait être éliminée dans la prochaine décennie.

Dans son rapport, l'OMS soulève cependant un certain nombre de défis qui se dressent encore pour atténuer les souffrances des populations touchées par des propagations endémiques de ces maladies tropicales négligées. L'organisation mondiale souligne notamment que les systèmes de livraison et d'administration des traitements doivent être renforcées.

« L'utilisation des écoles primaires comme plateforme de traitement de millions d'enfants contre la schistosomiase et les helminthiases en Afrique est un exemple parfait d'efficacité. Elle permet d'offrir des possibilités d'élargir l'administration de médicament à l'éducation sanitaire, et d'assurer ainsi aussi la bonne santé des générations futures », a indiqué le Directeur du Département de Contrôle des maladies tropicales négligées au sein de l'OMS, Lorenzo Savioli.

« Le rapport nous montre comment mieux faire de bonnes choses, et à une échelle encore plus grande. C'est un coup dur pour certaines maladies anciennes, un coup dur à l'apparent cycle sans fin de la pauvreté et un grand triomphe pour de son côté la Directrice de l'OMS, Margaret Chan.