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Les violences contre les femmes en hausse à travers le monde, selon l'ONU

Les violences contre les femmes en hausse à travers le monde, selon l'ONU

Des femmes pakistanaises.
« En dépit des progrès accomplis dans la protection des droits des femmes dans le monde, de nombreux défis demeurent, en tête desquels figurent les discriminations et les violences à leur égard, en particulier les violences sexuelles, répandues dans de nombreuses régions de la planète et qui sont en hausse », a souligné la vice-présidente du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), Zou Xiaoqaio, devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Faisant le bilan des activités du CEDAW au cours de l'année écoulée, elle a souligné que ces violations des droits des femmes étaient basées sur « les attitudes patriarcales, à qui le CEDAW attribue la persistance de lois, de coutumes et de pratiques discriminatoires ».

Créé en 1992 pour surveiller l'application de Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes -signée en 1979 et considérée comme le traité le plus complet sur les questions de droits des femmes- le CEDAW examine toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes, y compris les questions liées au droit d'accès à la nationalité, à l'éducation, à l'emploi et à la santé.

Il est chargé de superviser et d'aider les États parties à mettre en œuvre la Convention, via des rapports, des recommandations et des décisions sur les plaintes individuelles qui peuvent lui être transmises.

Dans son exposé lundi devant les Etats membres, Zou Xiaoqaio a soulevé le niveau « particulièrement alarmant de l'augmentation de la violence contre les femmes ».

Selon un nouveau rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), au moins une femme sur trois dans le monde a été maltraitée, battue ou contrainte à des rapports sexuels au cours de sa vie, le plus souvent par un partenaire intime ou un membre de la famille.

« Partout sur la planète, les femmes continuent d'être violées et soumises à d'autres formes de violences sexuelles en toute impunité », souligne encore le rapport, qui rappelle aussi que « des femmes et des filles sont toujours vendues pour alimenter le commerce du sexe ». « Deux millions de filles âgées de 5 à 15 sont se retrouvent ainsi sur le marché du sexe chaque année », estime le document du FNUAP.

Les justifications de la violence contre les femmes découlent de conceptions erronées du rôle et de la responsabilité des hommes et des femmes dans les relations, selon le FNUAP, qui met en avant que de nombreuses formes de violence contre les femmes sont liées à des exigences de la communauté ou de la famille sur la chasteté et la virginité sexuelle des femmes, à l'instar des « crimes d'honneur » qui sont à l'origine de la disparition de milliers de jeunes femmes chaque année.

En examinant les plaintes individuelles sur des violations de la Convention, le Comité a également relevé d'autres formes de violences, telles que la stérilisation forcée, la traite, la discrimination dans l'attribution des noms de famille et de la discrimination sur le lieu de travail.

« Le rôle du CEDAW dans la transcription de l'approche révolutionnaire prônée par la Convention est important, mais le potentiel de la Convention à apporter de réels changements dans les Etats parties n'a pas été pleinement exploité, principalement à cause de son manque de visibilité et d'accessibilité, et des contraintes de ressources », a déclaré Zou Xiaoqaio.

La vice-présidente du CEDAW a conclu en exhortant « tous les États parties à la Convention à mettre en œuvre ses recommandations » et en invitant les États qui n'ont pas encore signé ou ratifié le traité international « à le faire au plus vite ».