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Les femmes doivent être plus impliquées dans les opérations de consolidation de la paix

Les femmes doivent être plus impliquées dans les opérations de consolidation de la paix

Des femmes policiers servant au sein de la MINUSTAH.
Dans un rapport publié vendredi sur la participation des femmes à la consolidation de la paix, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, invite « instamment les États membres à investir sur le long terme dans la sécurité des femmes et dans leur potentiel productif, pour favoriser une paix durable ».

« Les mesures visant à assurer la pleine participation des femmes à la consolidation de la paix recueillent aujourd'hui un soutien sans précédent de la part de la communauté internationale. L'analyse et le plan d'action présentés dans ce rapport permettent de disposer d'une base solide pour tenir la promesse faite dans les résolutions du Conseil de sécurité sur la place des femmes, la paix et la sécurité », écrit le Secrétaire général de l'ONU.

Le rapport présente le plan d'action que les Etats membres devraient mettre en place pour renforcer la participation des femmes aux opérations de consolidation de la paix. Il prévoit sept engagements pour que « les femmes participent pleinement à tous les pourparlers de paix ».

Les femmes devraient aussi participer aux processus de planification des opérations de consolidation de la paix, « notamment aux conférences de donateurs, lesquels devront employer des méthodes qui tiennent systématiquement compte de l'égalité des sexes », indique le plan.

Des fonds adéquats, ciblés et intégrés, devraient également être débloqués « pour répondre aux besoins spécifiques des femmes, à la promotion de l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes », précise Ban Ki-moon dans le document.

Selon lui, il est également nécessaire de restructurer les institutions publiques de façon à en faciliter l'accès aux femmes, qui doivent pouvoir participer pleinement à la gouvernance post-conflits, comme actrices civiques, représentantes élues et décideuses dans les institutions publiques. Le rapport prône notamment « des mesures temporaires spéciales telles que les quotas ».

Enfin, des initiatives en faveur de la primauté du droit doivent être mises œuvre pour encourager « les femmes à participer aux actions qui sont engagées afin d'obtenir réparation des injustices dont elles sont victimes, et afin d'améliorer la capacité des responsables de la sécurité à prévenir et réprimer les violations des droits des femmes ».

Le Secrétaire général appelle aussi les Etats à s'assurer « que leurs actions en faveur de la participation des femmes à la consolidation de la paix soient cohérentes ».

« Les positions adoptées sur des questions cruciales ne devraient pas varier selon les contextes institutionnels, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du système des Nations Unies. La priorité doit être d'améliorer les capacités des femmes à participer à la consolidation de la paix, que ce soit dans le cadre de l'appui aux processus de paix par des initiatives diplomatiques indépendantes, de la fourniture d'une assistance bilatérale à des pays à l'issue d'un conflit ou d'une collaboration avec les organes intergouvernementaux des Nations Unies », recommande le Secrétaire général à la fin du rapport.

La Commission de consolidation de la paix, est chargée par les résolutions du Conseil de sécurité, doit assurer le suivi des progrès accomplis dans la mise en œuvre des dispositions des sept engagements énoncés dans le présent plan d'action.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté quatre résolutions sur la question des femmes, de la paix et de la sécurité. La résolution 1899 (2009) est la plus récente. On en trouve les fondements dans la résolution 1325 (2000), qui préconise « la participation des femmes sur un pied d'égalité au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité et l'intégration d'une démarche sexospécifique dans la prévention des conflits, les négociations de paix, les opérations de maintien de la paix, l'aide humanitaire et la reconstruction après les conflits », souligne le rapport. Les résolutions 1820 (2008) et 1888 (2009) portent essentiellement sur la prévention et la répression de la violence sexuelle en période de conflit.