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L'ONU s'inquiète de l'augmentation des cas de disparitions forcées

L'ONU s'inquiète de l'augmentation des cas de disparitions forcées

Jeremy J. Sarkin, expert du Groupe de travail de l'ONU sur les disparitions forcées ou involontaires.
L'ONU et le Groupe de travail du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur ce sujet en particulier, s'inquiètent de l'augmentation des cas de disparitions forcées dans le monde et appellent à l'entrée en vigueur de la Convention internationale pour la protection des personnes contre les disparitions forcées.

Les disparitions forcées restent en 2010 une réalité trop fréquente, comme en témoignent les travaux du Groupe de travail de l'ONU sur les disparitions forcées ou involontaires, qui a traité plus de 50 000 cas dans 80 pays depuis sa création en 1980 et a reçu près de 200 nouveaux cas depuis le début de l'année 2010.

Face à ce « fléau qui doit être éradiqué », le Président-Rapporteur du Groupe de travail, Jeremy Sarkin, a estimé que « des efforts plus intenses étaient nécessaires ». Il a notamment appelé tous les Etats à criminaliser les disparitions forcées et à soutenir l'entrée en vigueur de la Convention internationale pour la protection des personnes contre les disparitions forcées.

Cela « contribuerait grandement à la prévention et l'éradication de cette pratique odieuse », a-t-il souligné, rappelant qu'en « employant les disparitions forcées comme tactique, les gouvernements créé un climat de peur et de terreur dans la population civile, qui amènent les familles de victimes à se garder de chercher à obtenir des informations sur leurs proches, par crainte de subir le même sort ».

Adoptée par l'Assemblée générale en 2006, signée par 83 pays et ratifiée par 19 Etats, cette Convention internationale définit une disparition forcée comme l'arrestation, la détention, l'enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par un Etat, suivie d'un refus de reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort de la personne disparue. Elle nécessite une vingtième ratification pour entrer en vigueur.

Dans un communiqué, le Groupe de travail a également exhorté la communauté internationale à continuer de promouvoir et d'appuyer la Déclaration sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, adoptée en 1992.

Les cinq experts du Groupe de travail ont également appelé les Etats membres à définir la disparition forcée comme une infraction pénale distincte et autonome, et à mettre leurs législations nationales en conformité avec la Déclaration.

Créé en 1980, le Groupe de travail s'efforce d'établir et d'entretenir la communication entre les familles de disparus et les gouvernements concernés, pour s'assurer que les cas individuels sont étudiés, avec l'objectif de clarifier le sort des personnes qui, parce qu'elles sont disparues, ne sont plus placées sous la protection de la loi.

Le Groupe de travail est présidé par Jeremy Sarkin et rassemble Ariel Dulitzky de l'Argentine, Jasminka Dzumhur de Bosnie-Herzégovine, Olivier de Frouville de la France et Osman El-Hajjé du Liban.