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L'ONUSIDA défend le rôle des villes dans la riposte au VIH/Sida

L'ONUSIDA défend le rôle des villes dans la riposte au VIH/Sida

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.
Parce qu'elles rassemblent la moitié environ de la population mondiale et que d'ici à 2050, sept humains sur dix y vivront, les villes sont au cœur de la riposte au VIH/Sida, a rappelé le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, à l'occasion du Forum international sur les villes et la santé qui se tient à Shanghai, en Chine.

« S'il ne fait aucun doute que les villes sont importantes dans la riposte au VIH, elles n'ont pas été suffisamment mobilisées et soutenues jusqu'à présent pour agir efficacement », a estimé Michel Sidibé, devant les participants au forum. Pour le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, « il est temps que cela change et que les villes jouent un rôle moteur pour écrire l'histoire de la lutte contre le VIH/Sida ».

La croissance rapide des villes a en effet créé des conditions favorables à la propagation du VIH/Sida. Selon différents rapports et estimations, la moitié des personnes séropositives dans le monde vivent en ville. Dans certaines zones urbaines, l'épidémie de VIH est comparable par son ampleur aux épidémies nationales qui frappent certains pays.

Rappelant que les autorités municipales disposent d'un pouvoir administratif et de systèmes bien établis pour la fourniture de services sociaux, Michel Sidibé a regretté que « très peu de villes fassent preuve d'un leadership audacieux et mènent des actions opportunes dans la lutte contre le virus ». Il a donc exhortéles municipalités du monde entier à mobiliser toutes les ressources disponibles pour garantir l'accès universel à la prévention, au traitement et aux soins du VIH/Sida.

A titre d'exemple, Michel Sidibé a rappelé que la ville de Bangkok était parvenue en vingt ans a réduire significativement la prévalence du VIH/Sida parmi les professionnel(le)s du sexe, grâce à la collaboration mise en place entre des prestataires de services de santé, la police, des propriétaires de structures de loisir et des organisations non gouvernementales, et au lancement dés le début des années 1990, de vastes campagnes de sensibilisation à la maladie et de promotion de l'usage systématique de préservatif.

Michel Sidibé a par ailleurs salué les efforts des municipalités chinoises auprès des populations toxicomanes, autre terrain de prédilection de la propagation du VIH/Sida dans les villes. Là encore, de véritables progrès ont été fait et la tendance de l'épidémie de VIH parmi les consommateurs de drogues injectables a même été inversée, après la mise en œuvre de programme municipaux de substitution à la méthadone et ou de distribution gratuites d'aiguilles et de seringues.

« J'encourage la Chine à poursuivre l'extension de ces programmes ? en particulier au niveau des communautés ? et à reconsidérer l'efficacité réelle des centres de détention pour consommateurs de drogues dans le cadre d'une stratégie nationale de prévention de la transmission du VIH », a toutefois nuancé le patron de l'ONUSIDA.

Citant aussi les politiques municipales mises en place à Sydney, en Australie, Toronto, au Canada, ou Genève, en Suisse, des ville également confrontées au développement rapide de l'épidémie de VIH/Sida parmi les consommateurs de drogues injectables, Michel Sidibé a lancé un défi aux villes chinoises : mettre en place des politiques de ripostes à l'épidémie, au niveau local, en ciblant en particulier les populations les plus marginalisées et les plus exposées au virus, en particulier les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs migrants, les professionnel(le)s du sexe et les consommateurs de drogues injectables.

Pour conclure, il a appelé la ville de Shanghai à s'appuyer sur l'élan donné par l'accueil cette année de l'exposition universelle pour unir et mobiliser les autres mégapoles de la planète dans la lutte contre la propagation du VIH/Sida.