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L'OMS au cœur de la réponse aux inondations en Afghanistan

L'OMS au cœur de la réponse aux inondations en Afghanistan

Un enfant afghan reçoit un vaccin oral contre la polio.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est en mesure de venir en aide aux quelques 35.000 victimes des inondations qui touchent l'est, le centre et le nord de l'Afghanistan, grâce au matériel acheminé dans la région à la suite des inondations au Pakistan voisin.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est en mesure de venir en aide aux quelques 35.000 victimes des inondations qui touchent l'est, le centre et le nord de l'Afghanistan, grâce au matériel acheminé dans la région à la suite des inondations au Pakistan voisin.

À la demande du gouvernement afghan, l'organisation a déjà livré aux autorités sanitaires des provinces touchées, ainsi qu'aux organisations non gouvernementales avec lesquelles elles travaillent, le matériel nécessaire pour couvrir les besoins sanitaires de base de 9.000 personnes et traiter 5.000 cas de maladies diarrhéiques.

La situation au Pakistan, qui connaît depuis 10 jours des pluies torrentielles et des inondations qui ont tué plus de 1.500 personnes et déplacé 4,5 millions d'autres, a amené l'OMS a anticipé une éventuelle aggravation des inondations en Afghanistan et acheminé dès le 3 août du matériel médical pour répondre aux besoins de 200.000 personnes.

« L'OMS appuie le gouvernement afghan dans sa réponse urgente aux inondations, à travers notamment la distribution d'aide médicale dans les provinces les plus touchées », a indiqué le représentant de l'OMS en Afghanistan, Peter Graaff. « Tant que les inondations se poursuivent, l'OMS se tient prête à faire face immédiatement à toute aggravation de la crise sanitaire ».

En plus des blessures et des décès, le problème majeur de santé à l'heure actuelle reste la propagation des maladies hydriques, notamment diarrhéiques, comme la fièvre typhoïde, l'hépatite A, la fièvre hémorragique et les infections respiratoires, conséquences de la contamination des sources d'eau. Autre source d'inquiétude, l'apparition de moustiques, vecteurs de maladie comme le paludisme.

Pour être en mesure de détecter rapidement l'apparition et la propagation rapide de ces maladies, l'OMS a considérablement accru sa surveillance épidémiologique, via son système d'alerte précoce, et produit quotidiennement des rapports sur la situation sanitaires dans les zones touchées.

A l'heure actuelle, le nombre exact de centres de santé endommagés par les inondations n'est pas encore connu précisément, indique l'OMS, qui a déjà mobilisé des ressources pour réhabiliter rapidement les centres de santé endommagés et rétablir au plus vite les services de santé de base.

Dans une conférence de presse organisée à Genève, en Suisse, un porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Marco Jimenez, a estimé que les inondations affectaient plus de 33.000 personnes en Afghanistan. Les efforts de secours de l'UNICEF sont concentrés sur la prévention des maladies hydriques chez les enfants, la fourniture d'abris, la remise en état des infrastructures d'assainissement et la distribution de nourriture, de kits sanitaires d'urgence, de réservoirs, de jerrycans et de purificateurs d'eau.

« Les conditions ne sont toutefois pas aussi extrêmes qu'au Pakistan et nous avons un accès approprié aux personnes touchées », a précisé Marco Jimenez.

Indépendamment de ces inondations, l'OMS procède actuellement en Afghanistan à la livraison de médicaments et de fournitures médicales la plus importante jamais organisée, avec l'envoi de 430 tonnes de médicaments, assez pour répondre aux besoins d'un million de personnes.

Le ministère afghan de la santé publique et ses ONG partenaires sont en charge de réceptionner et gérer ces stocks, qui doivent leur permettre de répondre rapidement aux conséquences de toutes situations liées au conflit armé, à des catastrophes naturelles ou à n'importe quelle autre crise humanitaire qui pourrait survenir.

« Il s'agit de donner au gouvernement, aux collectivités locales et aux organisations issues de la société civile, les moyens nécessaires pour assurer des soins de santé d'urgence et réduire ainsi les pertes en vies humaines et les souffrances associées à des crises récurrentes », a expliqué le représentant de l'OMS en Afghanistan, Peter Graaff.

« Les gouvernants et les communautés sont les premiers intervenants en cas de crise, ils ont besoin de ressources pour répondre immédiatement aux risques qui peuvent se présenter dans leurs collectivités », a-t-il ajouté.

Les 430 tonnes de matériel fourni par l'OMS permettront de traiter 1.000 blessés graves, 170.000 cas de pneumonie et autres maladies respiratoires endémiques pendant l'hiver afghan et 40.000 cas de maladies diarrhéiques. L'OMS fournit également le matériel nécessaire pour quatre unités complètes de soins intensifs, qui seront mis en place dans des hôpitaux existants, pour servir les communautés reculées ne disposant pas de structures de santé sur place.

« C'est une illustration du succès de l'approche sectorielle de l'ONU », s'est félicité la Coordonnatrice du module sectoriel Santé de l'ONU, Luiza Galer.

L'OMS est chargée de mener et de centraliser les efforts des agences onusiennes, des organisations de la société civile et des partenaires gouvernementaux, pour qu'un nombre plus élevé d'Afghans puissent bénéficier de soins urgents et pour que le système de santé du pays soit mieux préparer aux situations d'urgence.