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Inondations au Pakistan : près de 4,5 millions de personnes ont besoin d'aide

Inondations au Pakistan : près de 4,5 millions de personnes ont besoin d'aide

L'OMS évalue les besoins médicaux dans les zones affectées par les inondations au Pakistan.
Environ 4,5 millions de personnes ont été affectées par les inondations qui frappent le Pakistan depuis une dizaine de jours et se déplacent désormais vers le sud du pays, a indiqué vendredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU.

Environ 4,5 millions de personnes ont été affectées par les inondations qui frappent le Pakistan depuis une dizaine de jours et se déplacent désormais vers le sud du pays, a indiqué vendredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU.

En dépit des difficultés pour atteindre les populations les plus isolées, les agences onusiennes déployées sur le terrain poursuivent leurs opérations de secours et d'évaluations des besoins. Elles ont déjà distribué des tentes et des abris à 100.000 personnes, de la nourriture à au moins 150.000 personnes et de l'eau propre à 750.000 rescapés.

« Les besoins sont totalement impressionnants, les pluies de mousson continuent dans tout le Pakistan et il n'y a pas de signe qu'elles vont s'arrêter », a indiqué jeudi une porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Melissa Fleming, lors d'un point de presse organisé à Genève, en Suisse.

Le nord du Pakistan reste la région la plus affecté, en particulier la vallée du Swat où la crue de la rivière Swat a déjà emporté 22 ponts sur 25, dévasté les riches terres agricoles de la région de Barikot et détruit près de 200.000 d'habitations.

Les pluies torrentielles se déplacent désormais vers le sud où la province du Sind, la plus peuplée du pays, est à son tour touchée, en particulier la région fertile de Katcha, le long du fleuve Indus, qui est désormais en crue. Depuis jeudi, des évacuations massives ont débuté dans les zones les plus menacées.

Dans la province du Pendjab, des milliers de personnes fuient aussi leurs villages inondés, où les maisons, les troupeaux et les stocks de nourritures ont été détruits. « Il n'y a plus d'eau potable disponible, la boue s'est infiltrée dans les puits », a expliqué Melissa Fleming.

Jeudi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en place un pont aérien pour distribuer de l'aide alimentaire aux victimes bloquées dans des zones inaccessibles du nord. Six hélicoptères, mis à sa disposition par le gouvernement pakistanais, ont permis d'atteindre 80.000 personnes.

« Au total, des rations alimentaires pour un mois ont été distribuées à 237.000 personnes », a indiqué une porte-parole du PAM, Emilia Casella, avant de regretter que les conditions météorologiques vendredi aient empêché les hélicoptères de décoller et de poursuivre l'acheminement de l'aide.

De son côté le porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Marco Jimenez, a rappelé que « sur les quelques 4,5 millions de personnes touchées par ces inondations, environ 1.8 million sont des enfants ». « Nous concentrons nos efforts sur les besoins les plus urgents qui sont l'eau, les médicaments, les abris et la nourriture », a-t-il ajouté.

Dans la vallée du Swat, six équipes médicales ont été déployées pour apporter des soins aux victimes et éviter la propagation de maladies hydriques. L'UNICEF est également venu en aide à 300 orphelins et à pris en charge l'évacuation de 52 autres dans le district de Mardan.

« Des rapports font état de l'apparition de maladies diarrhéiques dans de multiples zones touchées ou non par les inondations », a expliqué pour sa part la représentante de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Fadela Chaib, qui s'est inquiétée de la destruction partielle ou totale de multiples infrastructures, en particulier de 44 établissements hospitaliers. « Des dizaines de centres de soins mobiles sont en train d'être déployées par l'OMS et ses partenaires », a-t-elle indiqué.

Pour l'OMS, le risque le plus grand reste celui de l'apparition de maladies infectieuses qui se propagent rapidement dans les zones de surpopulations où les conditions d'hygiènes sont mauvaises. C'est le cas du choléra, de la méningite, de la rougeole, et quelques semaines après les inondations, du paludisme et de la dengue.

L'OMS poursuit l'acheminement de tonnes de matériel vers les zones les plus affectées, notamment des kits de santé d'urgence. L'organisation travaille aussi avec plusieurs partenaires locaux pour renforcer l'information et la mobilisation sociale afin de prévenir la propagation de maladies.