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Sri Lanka : l'ONU dénonce le blocage de ses bureaux par des manifestants

Sri Lanka : l'ONU dénonce le blocage de ses bureaux par des manifestants

Des anciens déplacés au Sri Lanka reçoivent de l'aide humanitaire.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dénoncé mardi l'organisation d'une manifestation devant la représentation de l'ONU dans la capitale sri lankaise, Colombo, qui a empêché le personnel onusien d'accéder au bâtiment ou d'en sortir.

« Tout en respectant le droit des citoyens à manifester pacifiquement, bloquer l'accès aux bureaux des Nations Unies entrave le travail vital réalisé quotidiennement par l'ONU pour aider la population du Sri Lanka », a dit un porte-parole du Secrétaire général, Farhan Haq.

« Le gouvernement sri lankais a donné des assurances sur la sécurité de notre personnel et l'accès libre et total à leurs bureaux, nous allons suivre de près l'évolution de la situation et espérons que ces engagements seront honorés », a-t-il ajouté.

A l'appel du parlementaire Wimal Weerawansa, des centaines de personnes ont participé mardi à un rassemblement devant les bureaux de l'ONU, à Colombo, pour exiger la suppression du groupe d'experts nommé en juin par Ban Ki-moon pour enquêter sur d'éventuelles violations des droits de l'homme commises en 2009, dans les derniers mois de la guerre civile qui opposait le régime sri-lankais aux rebelles séparatistes tamouls.

Les trois membres de ce groupe d'experts, qui n'est pas une commission d'enquête, sont Marzuki Darusman, de l'Indonésie, Yasmin Sooka, de l'Afrique du Sud, et Steven Ratner, des Etats-Unis. Ils doivent rendre leurs conclusions quatre mois après le début de leurs travaux.

Le principe de la création d'un tel groupe avait été décidé en mai 2009, dans une déclaration commune du Président sri lankais, Mahinda Rajapaksa, et du Secrétaire général de l'ONU, alors en visite dans ce pays.

Selon la presse, la communauté internationale, en particulier les États-Unis, demandait depuis longtemps l'ouverture d'une enquête indépendante sur les allégations de violations des Droits de l'homme et de crimes de guerre, à la fin de l'offensive gouvernementale contre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) et qui s'est soldée par la mort 7000 civils tamouls.

Le gouvernement sri-lankais, qui a toujours contesté l'authenticité de ces accusations portés contre ses troupes, avait fait part en juin de son opposition à la création du groupe d'expert consultatif. En mai, il avait créé une commission de réconciliation pour tirer les leçons de plus de vingt ans de violences interethniques et encourager l'unité, une initiative saluée alors par l'ONU.