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L'UNESCO condamne les meurtres de journalistes aux Philippines et au Honduras

Photo: UNESCO
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L'UNESCO condamne les meurtres de journalistes aux Philippines et au Honduras

La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a condamné lundi les meurtres de quatre journalistes aux Philippines et au Honduras.

La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a condamné lundi les meurtres de quatre journalistes aux Philippines et au Honduras.

Le 14 juin, aux Philippines, à Mindanao, Desidario “Jessie” Camangyan, âgé de 52 ans, présentateur à la station de radio Sunrise FM de Mati, animait un radio-crochet dans la ville de Manay lorsqu'un inconnu lui a ouvert le feu sur lui, à bout portant. Desidario Camangyan s'était illustré par ses critiques à l'antenne contre les industries minière et forestière, ce qui pourrait expliquer ce crime, selon certaines sources.

Moins de 24 heures plus tard, Joselito Agustin, journaliste de 37 ans, travaillant à la station Aksyon Radyo Laoag, était abattu alors qu'il rentrait chez lui à moto. Plus connu des auditeurs sous son pseudonyme d'Aksyon Lito, le journaliste dénonçait régulièrement la corruption locale dans ses émissions.

« Je suis convaincue que les autorités ne laisseront pas impunies ces attaques éhontées contre la démocratie et le droit. Les journalistes et les travailleurs des médias apportent une contribution essentielle au débat et au dialogue ; ils sont des piliers de la démocratie et, à ce titre, doivent être protégés par ce droit universel de l'homme qu'est la liberté d'expression. J'appelle les autorités philippines à combattre ceux qui font taire les journalistes avec leurs armes », a dit Mme Bokova.

Elle a également condamné le meurtre le 19 juin du journaliste philippin Nestor Bedolido, employé de l'hebdomadaire Kastigador, publié à Mindanao, avant d'être assassiné par un tueur qui s'est enfui à moto.

« Ce crime doit faire l'objet d'une enquête et ses auteurs doivent être traduits en justice. C'est fondamental si l'on espère voir la fin du nombre choquant d'attaques contre des professionnels, assassinés pour avoir exercé ce droit de l'homme fondamental à la liberté de parole et à celui du public de débattre de manière informée », a estimé Mme Bokova.

Lundi, la Directrice générale de l'UNESCO a aussi condamné le meurtre du journaliste hondurien Luis Arturo Mondragón Morazán de la chaîne de télévision Canal 19, abattu le 14 juin dans la soirée.

Luis Arturo Mondragón Morazán, propriétaire et directeur de l'information de Canal 19, a été abattu par deux inconnus alors qu'il quittait sa station. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Luis Arturo Mondragón Morazán traitait essentiellement des informations locales, relatives notamment à la corruption gouvernementale, aux questions d'environnement et à la criminalité. L'Organisation non-gouvernementale (ONG) cite également un proche s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, selon lequel le journaliste avait reçu des menaces de mort anonymes par téléphone ces deux dernières années. Il s'agit du septième journaliste hondurien assassiné cette année, selon cette même ONG.

« Il est essentiel que cet assassinat, à l'instar de ceux qui l'ont précédé, fasse l'objet d'une enquête approfondie afin d'endiguer la vague alarmante de violence contre les médias qui paralyse la démocratie au Honduras. Il est capital de mettre un terme à cette effusion de sang afin de faire respecter le droit universel de l'homme à la liberté d'expression et le droit des citoyens honduriens à être informés de ce qui se passe dans leur pays », a dit Mme Bokova.