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FAO : Crise économique et nouvelles règles affectent le secteur de la pêche

FAO : Crise économique et nouvelles règles affectent le secteur de la pêche

Photo: TANAKA Juuyoh
Les pays en développement rencontrent de plus en plus de difficultés à exporter leurs poissons en raison de nouvelles règles d'accès au marché et de la crise économique, selon des rapports préparés pour la session du Sous-comité de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur le commerce de poisson, qui se tient cette semaine à Buenos Aires du 26 au 29 avril.

Les pays en développement rencontrent de plus en plus de difficultés à exporter leurs poissons en raison de nouvelles règles d'accès au marché et de la crise économique, selon des rapports préparés pour la session du Sous-comité de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur le commerce de poisson, qui se tient cette semaine à Buenos Aires du 26 au 29 avril.

Depuis le 1er janvier 2010, l'Union européenne, premier marché mondial d'importation de poisson, exige que toutes les importations de poisson sauvage soient accompagnées d'un certificat validé par les autorités halieutiques du pays dont le navire de pêche bat pavillon. Le but est de combattre la pêche illégale, non réglementée et non déclarée (IUU) qui est un grave problème. Toutefois, l'observation de ces règles impose de nouvelles difficultés aux exportateurs, explique la FAO. D'autres grands marchés préoccupés par la pêche IUU sont en train d'envisager des mesures semblables.

Pendant ce temps, un nombre croissant de détaillants alimentaires s'engagent à ne vendre que du poisson en provenance d'une pêcherie durable certifiée- Trader Joe's aux Etats-Unis en est un exemple. Toute une gamme de mécanismes de certification gouvernementaux et privés sont utilisés à cet effet, plaçant la barre encore plus haut.

La crise économique pèse également sur le secteur du poisson. Le commerce international de poisson s'est accru quasiment tout au long de 2008, mais la récession mondiale en 2009 a provoqué une chute des importations sur presque tous les marchés. Les exportations de poisson ont gagné 8,7% en 2008, s'établissant à 102 milliards de dollars; les données de 2009 ne sont pas encore publiées, mais les estimations indiquent déjà un recul des valeurs et des volumes.

Le poisson est l'une des denrées alimentaires les plus échangées au monde: près de 37% de toute la production halieutique- 53 millions de tonnes - fait l'objet d'échanges internationaux. Et ce, pour une valeur de 102 milliards de dollars en 2008.

Les pays développés se taillent la part du lion en ce qui concerne les importations de poisson faisant l'objet d'échanges commerciaux, soit 60% du total en poids et 80% en termes de flux monétaires. L'Europe, le Japon et les Etats-Unis représentent à eux seuls 75% de toutes les importations de poisson, en termes de flux monétaires. Le montant total de toutes les importations de poisson était de 108 milliards de dollars en 2008.

Pour l'essentiel, ce poisson provient des pays en développement, représentant 50% des importations des pays riches, pour une somme avoisinant les 43 milliards de dollars américains.

Les recettes d'exportations nettes des pays en développement tirées du commerce de poisson s'établissent actuellement à 27 milliards de dollars par an. Mais aussi des emplois. Quelque 43,5 millions de personnes sont directement employées dans les pêches et l'aquaculture - à plein temps ou à temps partiel, tandis que le secteur donne du travail à titre occasionnel à 4 autres millions de personnes. Si l'on inclut les emplois dans les industries de transformation (une main d'œuvre essentiellement féminine), de commercialisation et de services, ainsi que les familles de toutes ces personnes, on estime qu'un demi-milliard d'individus dépendent du poisson pour la totalité ou une partie de leurs revenus.