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En visite dans les pays du Golfe, Pillay plaide pour les droits des femmes

En visite dans les pays du Golfe, Pillay plaide pour les droits des femmes

Navi Pillay.
En visite dans six Etats du Golfe, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a encouragé ce week-end les autorités de ces pays à accélérer le rythme des réformes en matière de droits des femmes qui sont toujours victimes de discriminations.

« Différents types de tutorat masculin restent un problème dans certains pays, et des formes spécifiques de discrimination persistent dans d'autres. Néanmoins, j'ai été réconfortée de voir une évolution significative en ce qui concerne les droits des femmes dans les quatre pays que j'ai visités, malgré des vitesses différentes et différentes étapes de développement. Je les ai tous appelés à maintenir, et si possible à accélérer, le rythme des réformes dans ce domaine », a dit Mme Pillay lors d'une conférence de presse samedi à Abu Dhabi, aux Emirats arabes unis.

Auparavant, Mme Pillay s'était rendue en Arabie saoudite, au Qatar, au Koweït et à Bahreïn. Elle devait terminer sa tournée dans le Golfe par une visite à Oman. Il s'agit de la première fois qu'un Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme se rend en Arabie saoudite, au Koweït, aux Emirats arabes unis et à Oman.

« Nous avons considéré que le moment était venu de renforcer notre relation avec les Etats du Conseil de coopération du Golfe », a-t-elle dit. « Clairement, les vents du changement soufflent fortement à travers la région dans de nombreux domaines, et peut-être plus fortement que nous ne l'avions anticipé quand nous préparions cette mission, et plus fortement que de nombreuses personnes dans le reste du monde ne le réalisent. »

Lors des différentes étapes de sa tournée, Mme Pillay a rencontré les autorités de chaque pays, ainsi que des membres des institutions nationales des droits de l'homme et des membres de la société civile.

Concernant les droits des femmes, elle a noté que les femmes avaient désormais la possibilité de poursuivre des études supérieures dans les six pays. « La prochaine étape est de garantir que toutes ces jeunes femmes éduquées aient accès à des carrières significatives », a dit la Haut commissaire.

Elle s'est félicitée qu'au Koweït des femmes soient ministres, ambassadeurs et membres du parlement. « Mais il n'y a pas encore de femmes juges », a-t-elle souligné. A Bahreïn, il y a des femmes juges et d'autres sont membres du parlement, dont une élue au sein de la chambre basse. Le Qatar a deux femmes ministres et « l'an dernier, l'Arabie saoudite, malgré une opposition interne considérable, a nommé sa première femme ministre », a-t-elle noté.

Concernant le traitement des travailleurs migrants, Navi Pillay a relevé que les quatre gouvernements qu'elle avait déjà rencontrés s'étaient déclarés conscients du problème lié au système de parrainage, dit kafala, qui crée une relation déséquilibrée entre employeurs et employés. Bahreïn a récemment aboli ce système et adopté une nouvelle loi du travail et un système de visa qui transforment la relation entre l'employeur et le travailleur migrant en une relation contractuelle où le travailleur a des droits, dont celui de changer d'employeur et de bénéficier du salaire minimum. Elle a toutefois relevé qu'à Bahreïn, comme dans les cinq autres pays, les employés domestiques ne reçoivent pas une protection juridique adéquate.

La Haut commissaire a par ailleurs salué les efforts des pays du Golfe en ce qui concerne les droits économiques et sociaux. Elle a noté que plusieurs Etats font notamment attention à la situation des personnes handicapées.