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Zimbabwe : Ban déçu par le refoulement du rapporteur sur la torture

Zimbabwe : Ban déçu par le refoulement du rapporteur sur la torture

Manfred Nowak
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est déclaré jeudi déçu du refus du gouvernement du Zimbabwe d'autoriser l'entrée dans le pays du rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Manfred Nowak, contrairement à l’accord donné préalablement.

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a également fait part de sa désapprobation.

Pour sa part, M. Nowak s'est dit jeudi très préoccupé par les graves et crédibles allégations de torture, de mauvais traitement et d'emprisonnement inhumain au Zimbabwe, 24 heures après s'être vu refuser l'entrée dans le pays en dépit d'une invitation du gouvernement.

Il avait été invité par le ministère de la justice du Zimbabwe à mener une mission d'établissement des faits du 28 octobre au 4 novembre. A son arrivée à Harare le 28 octobre en vue d'un rendez-vous avec le Premier ministre Morgan Tsvangirai le lendemain, il a été reçu par le chef de l'immigration à l'aéroport, qui l'a informé que son arrivée n'avait pas été autorisée par le ministère des affaires étrangères.

Il a dû prendre le premier avion pour Johannesburg quittant Harare le lendemain matin, en dépit de l'intervention des Nations Unies, d'une délégation du Premier ministre, et de deux co-ministres de l'Intérieur.

M. Nowak a vivement protesté contre un tel traitement par les autorités du gouvernement du Zimbabwe, ajoutant qu'il ferait rapport au Conseil des droits de l'homme (CDH ) sur la question. « Je regrette profondément que le gouvernement m'ait privé de la possibilité d'évaluer objectivement la situation concernant la torture et les mauvais traitements », a-t-il dit. « Chaque heure compte », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Ban Ki-moon a dit regretter les circonstances dans lesquelles le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) s’est temporairement retiré du cabinet du Conseil des ministres au Zimbabwe.

Il a souligné que le gouvernement de coalition avait apporté une amélioration dans la vie de la population et exprimé l’espoir que toutes les parties respecteraient l’accord politique global du 15 septembre 2008.