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Côte d'Ivoire : Le groupe d'experts inquiet de l'anarchie au nord

Côte d'Ivoire : Le groupe d'experts inquiet de l'anarchie au nord

Des casques bleus inspectent des armes remises par des milices à Guiglo, en Côte d'Ivoire, en 2006.
Les risques de conflit entre le nord et le sud de la Côte d'Ivoire ont diminué, mais le nord du pays est divisé en une série de commandements politico-militaires dirigés par des membres de l'ancien groupe rebelle des Forces nouvelles qui se disputent, parfois violemment, le contrôle des ressources naturelles et du commerce, souligne le Groupe d'experts sur la Côte d'Ivoire dans son rapport final publié mardi.

« Les nombreuses années de polarisation nord-sud en Côte d'Ivoire ont introduit de nouvelles tensions politiques et économiques dans la crise », relève le rapport remis au Conseil de sécurité.

« Si la situation politique du pays venait à se détériorer, menaçant les intérêts économiques de certaines parties, le Groupe ne peut exclure la possibilité d'une escalade rapide de la violence armée, en particulier dans le nord. Malgré l'embargo sur les armes, les parties ivoiriennes dans le nord et le sud se réarment ou se rééquipent avec du matériel connexe », ajoute-t-il.

Selon les experts, le nord de la Côte d'Ivoire ressemble davantage à une économie de seigneurs de guerre qu'à une administration gouvernementale qui fonctionne.

Le groupe d'experts s'inquiète notamment du transfert systématique d'armes et de munitions du territoire du Burkina Faso vers le nord du pays, une situation qui pourrait être liée à un trafic de cacao.

Concernant les diamants, il note que l'absence de contrôles efficaces à la frontière permet au commerce de diamants bruts en Côte d'Ivoire de s'étendre au Burkina Faso et au Mali. Le rapport s'inquiète que les diamants ivoiriens puissent être illégalement exportés via la Guinée et le Libéria.

Par ailleurs, les experts notent que le gouvernement ivoirien fait face à une opposition politique potentiellement violente dans le sud du pays, ce qui l'a poussé à commencer à rééquiper ses forces de sécurité avec des équipements antiémeutes et pourrait accélérer les importations d'armes à l'avenir.