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Sri Lanka : Les déplacés au bord de la crise humanitaire

Sri Lanka : Les déplacés au bord de la crise humanitaire

Un centre de distribution alimentaire pour des déplacés au Sri Lanka.
Un représentant de l'ONU craint que la situation des 250.000 déplacés internes détenus par les forces armées du Sri Lanka depuis la fin de la guerre civile dans ce pays en mai ne se transforme en crise humanitaire s'ils ne sont pas remis en liberté rapidement.

A l'issue d'une visite de trois jours au Sri Lanka, le Représentant du Secrétaire général sur les droits de l'homme des personnes déplacées dans leur propre pays, Walter Kaelin, a estimé qu'il était « impératif de prendre immédiatement toute les mesures nécessaires pour décongestionner les camps surpeuplés au nord du Sri Lanka ». Selon lui, les conditions de vie déjà précaires des déplacés risquent de s'aggraver avec l'arrivée de la mousson dans les prochaines semaines.

« Les camps ne sont pas équipés pour faire face aux pluies abondantes. Les éventuelles inondations dans les prochaines semaines risquent de causer de graves menaces à la santé et à la vie » des déplacés, a-t-il ajouté.

Kaelin a pressé le gouvernement sri lankais de réaliser son projet de réinstaller 70-80% des déplacés d'ici à la fin de l'année. « Je reconnais l'ampleur de la tâche à laquelle est confronté le gouvernement depuis la fin des opérations militaires au mois de mai, mais je vois aussi le passage du temps et l'amélioration de la situation en matière de sécurité. Il est impératif que les déplacés retrouvent leur liberté de mouvement si le Sri Lanka veut respecter les droits de ses citoyens et ses obligations face au droit international », a-t-il dit.

La liberté de mouvement est importante pour permettre de regagner la confiance de la communauté tamoule et pour permettre la construction d'une paix durable, a dit M. Kaelin, qui a fait référence à un incident le 26 septembre au cours duquel des armes à feu ont été utilisées pour contrôler un groupe de déplacés à l'intérieur d'un camp.

« L'incident a fait deux blessés et soulève de sérieuses questions par rapport aux droits humains. Il démontre aussi que l'internement dans des camps surpeuplés pendant des durées prolongées est en soit un danger pour la sécurité des déplacés », a-t-il ajouté

Le représentant a fait des recommandations concrètes au gouvernement, tels que l'identification et la libération des individus qui ne posent aucun problème de sécurité, l'installation des personnes ayant des besoins spécifiques dans des familles d'accueil, et la création de centres de transits pour les déplacés qui n'ont pas où aller.

«Les légitimes préoccupations de sécurité peuvent être traitées autrement que par la détention dans des camps fermés », a noté Walter Kaelin.

Le représentant a aussi rappelé l'importance de l'accès à l'information pour les personnes déplacées, pour qu'elles puissent évaluer leurs situation dans les camps et s'informer quand au sort des membres de leur famille.