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Guantanamo : Pillay salue l'enquête américaine sur les violations des droits des détenus

Guantanamo : Pillay salue l'enquête américaine sur les violations des droits des détenus

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay.
La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a salué mardi la décision du ministère américain de la justice de nommer un procureur spécial chargé de mener un examen préliminaire pour déterminer si des lois américaines ont été violées par des agents de la CIA et des contractants lors de l'interrogatoire de détenus hors des Etats-Unis, y compris à Guantanamo Bay.

« J'espère qu'il y aura un examen rapide des diverses allégations d'abus présentées par d'anciens détenus et des prisonniers encore à Guantanamo et d'autres prisons américaines. Et j'espère que si elles sont vérifiées, les étapes suivantes seront de rechercher la responsabilité de quiconque aura violé la loi », a souligné Navi Pillay à propos de la décision de l'Attorney-General américain.

La Haut Commissaire a rappelé qu'elle avait toujours été préoccupée « par l'impunité pour des actes de torture ou tout autre traitement illégal des détenus, que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs dans le monde ».

« Bien que nous ayons une idée de ce qui s'est passé à Guantanamo et dans une moindre mesure dans des endroits comme la prison d'Abu Ghraib en Iraq et à la base aérienne de Bagram en Afghanistan, il faut plus de transparence sur les lieux de détention secrets et sur ce qui s'y est passé », a-t-elle insisté.

« Le secret fait partie du problème dans ce type de détention. Lorsque les gardes et les interrogateurs pensent qu'ils sont à l'abri de tout examen extérieur, et que les garanties juridiques sont éliminées, il devient très facile d'ignorer le droit ».

Navi Pillay a par ailleurs salué la décision de libérer Mohammed Jawad, détenu à Guantanamo lorsqu'il n'avait probablement pas plus de 12 ans. La plupart des charges retenues contre lui ont été déclarées irrecevables en 2008 et le mois dernier un tribunal américain a ordonné sa libération de Guantanamo.

« Il a fallu un temps extraordinairement long mais le système judiciaire américain, une fois qu'il a pu opérer normalement, a finalement rendu justice », a-t-elle estimé.

« Une compensation est essentielle », a-t-elle affirmé, rappelant que plusieurs personnes avaient perdu sept années de leur vie en détention, marquées psychologiquement, physiquement et financièrement par leur expérience simplement parce qu'elles se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment.