
Le projet de « Loi spéciale contre les crimes des médias » au Venezuela, qui a été présenté par le ministère de la justice à l'Assemblée nationale, « impliquerait de graves violations du droit à la liberté d'opinion et d'expression et constituerait une entrave à la liberté de la presse dans le pays, s'il est adopté dans sa forme actuelle », a prévenu lundi le rapporteur spécial des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, Frank La Rue.
L'expert auprès du Conseil des droits de l'homme a noté que l'inclusion du concept de « crimes des médias » dans le projet de législation est particulièrement inquiétant, estimant qu'il « pourrait être utilisé comme un moyen d'intimidation politique. » Il a ajouté que de telles mesures « ébranlerait le pluralisme des médias ».
« Aucun gouvernement au monde n'a le droit de faire taire les critiques ou ceux qui s'opposent à l'Etat avec des menaces de procédures criminelles », a déclaré M. La Rue. « La transparence implique que l'accès à l'information, avec le droit d'exprimer librement et sans restriction son opinion et sa croyance, soit garanti ».
M. La Rue a appelé les membres de l'Assemblée nationale vénézuelienne à incorporer les principes des droits de l'homme internationaux dans la discussion du projet de loi.