L'actualité mondiale Un regard humain

PNUD : Les pays arabes affectés par des défis en matière de sécurité humaine

PNUD : Les pays arabes affectés par des défis en matière de sécurité humaine

media:entermedia_image:2654b1dd-94c7-4ae7-95fb-0972beac2ab3
La sécurité humaine est un préalable du développement humain et son absence globale dans les États arabes limite les options dont disposent les populations, selon un rapport élaboré par des chercheurs indépendants provenant de la région et publié mardi par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

La sécurité humaine est un préalable du développement humain et son absence globale dans les États arabes limite les options dont disposent les populations, selon un rapport élaboré par des chercheurs indépendants provenant de la région et publié mardi par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

La sécurité humaine n'est pas uniquement une question de survie immédiate mais dépend aussi de la satisfaction de besoins fondamentaux, tels que l'accès à l'eau et de facteurs déterminant la qualité de la vie, fait observer le « Rapport arabe sur le développement humain 2009, Défis en matière de sécurité humaine dans les pays arabes».

Elle est souvent menacée dans cette région par la présence de structures politiques, sociales et économiques injustes, par la concurrence entre divers groupes sociaux fragmentés pour accéder au pouvoir et aux ressources et, dans certains cas, par l'impact d'interventions militaires de l'extérieur.

« On tend à concevoir la sécurité en termes militaires ou comme concernant la sécurité de l'État, dit Amat Al Alim Alsoswa, directrice du Bureau régional du PNUD pour les États arabes et Secrétaire générale adjointe des Nations Unies. Mais la sécurité des personnes est menacée non seulement par les conflits et les troubles civils, mais également par la dégradation de l'environnement, la discrimination, le chômage, la pauvreté et la faim. La seule façon de permettre aux populations des États arabes de réaliser des progrès en matière de développement humain consiste à attaquer ces facteurs d'insécurité à leur source. »

Le rapport signale plusieurs manières selon lesquelles les États arabes peuvent accroître la sécurité humaine :

En renforçant l'état de droit pour garantir le respect des libertés et des droits essentiels, offrir des possibilités à tous et résoudre les conflits particulièrement déstabilisants liés au pouvoir et aux ressources. Six pays arabes interdisent tout simplement la formation de partis politiques, alors que dans d'autres, les limites imposées aux activités politiques et aux organisations civiques constituent souvent une interdiction de fait. Les mesures de sécurité nationale telles que la déclaration de situation d'urgence servent souvent de prétexte à la suspension des droits fondamentaux, exemptent les dirigeants de respecter les limites constitutionnelles et accordent aux organismes de sécurité de vastes pouvoirs.

En protégeant l'environnement au moyen d'un renforcement des institutions, de l'adoption et de l'application de lois, de la prise en compte de l'environnement dans la planification du développement et de la sensibilisation à l'écologie par l'éducation des jeunes. La désertification menace quelque 2,9 millions de kilomètres carrés, soit environ un cinquième de la superficie totale des pays arabes. Par ailleurs, les ressources naturelles s'épuisent à un rythme alarmant du fait de l'accroissement de la pression démographique. Le nombre moyen de naissances vivantes par femme dans la région arabe s'élève à 3,6 alors que la moyenne mondiale n'est que de 2,6. À ce taux de croissance, en 2015, la région comptera, estime-t-on, près de 385 millions d'habitants, le total actuel étant d'environ 330 millions.

En protégeant les droits des femmes, par la modification des lois et des attitudes qui renforcent la discrimination envers celles-ci. Le rapport signale que les femmes des pays arabes ont un accès limité à la justice et n'ont guère de possibilités de recours en droit lorsqu'elles sont victimes de violences. Dans les zones de conflits, l'insécurité des femmes s'accroît considérablement.

En remédiant aux faiblesses structurelles des fondements de l'économie pétrolière des pays arabes et en favorisant l'instauration d'une économie plus diversifiée, axée sur les connaissances, qui assure un niveau d'emploi suffisant. Les pays arabes sont gravement exposés aux fluctuations des prix des hydrocarbures, car ceux-ci représentent plus de 70 % des exportations de la région. Cette région a également le taux de chômage le plus élevé au monde, se situant à 14,4 % alors que la moyenne mondiale est de 6,3 %. Compte tenu de la croissance démographique actuelle, les pays arabes devront créer 50 millions d'emplois d'ici 2020 pour absorber l'augmentation prévue de la population active.

En luttant contre la pauvreté et en éliminant la faim qui persiste malgré la richesse relative de la région. Il est estimé que 20 % de la population de la région arabe vivent en-deçà du seuil de pauvreté reconnu sur le plan international de 2 dollars par jour. Toutefois, une proportion bien plus élevée de la population des pays étudiés dans le rapport, vit en deçà du seuil de pauvreté national et ne peut pas subvenir à ses besoins essentiels. Il est donc plus exact, dans ces conditions, de dire que 2 Arabes sur 5 vivent dans la pauvreté. De vastes segments de la population des pays à faible revenu souffrent de manques fondamentaux, comme le reflètent notamment l'accès insuffisant à l'eau potable et la forte incidence de l'insuffisance pondérale chez les enfants. Le nombre de personnes souffrant de malnutrition dans la région est passé de 19,8 millions en 1990-1992 à 25,5 millions en 2002-2004.

En améliorant la santé publique, en élargissant l'aspect à des soins de santé de qualité et d'un coût abordable, l'accent étant mis sur la médecine préventive, la lutte contre les pratiques culturelles néfastes pour la santé des femmes et la promotion de campagnes d'information du public compassionnelles sur le VIH/sida alliée à un accroissement du dépistage et du traitement.

En mettant fin à l'occupation, aux conflits armés et aux interventions militaires qui infligent d'immenses souffrances humaines, anéantissent des décennies de développement économique et minent les fragiles progrès de la réforme politique en renforçant les forces extrémistes et en réduisant l'influence des modérés. Dans la région arabe, plus de 17 millions d'habitants ont été forcés de fuir de chez eux devant les conflits armés, ce qui en fait la région du monde qui possède le plus grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées.

Le Rapport arabe sur le développement humain 2009 a été élaboré selon un processus fortement consultatif. Il a puisé dans les contributions de plus de 100 chercheurs et érudits. Il a aussi été informé par une série de forums de jeunesse sur la sécurité humaine, un sondage d'opinion sur divers aspects de la sécurité humaine et une série d'essais rédigés par un échantillon représentatif de dirigeants et d'intellectuels sur les politiques arabes. Le PNUD a agi en tant qu'initiateur et gestionnaire du processus. Le rapport ne représente pas la position du PNUD.